Monde du travail

Monde du travail : Les dessous du paradis japonais

Récemment rentré du Japon, M. Nicolas Ruedin – nouveau président du Parti libéral-radical neuchâtelois – préconise «des principes lointains qu’il serait bon d’appliquer chez nous».


Nicolas Ruedin lors de son fantastique voyage

«Au Japon, contrairement à ce que nous vivons ici, l’ère de l’ego n’existe pas. Vous n’êtes pas M. Takashi, mais vous êtes M. Takashi, employé de l’entreprise X. Vous faites donc partie d’un tout et n’êtes qu’un rouage du système. […] Ce système va jusqu’au point où les employés subalternes se doivent d’arriver avant leur chef au travail et de finir après lui, peu importe l’heure. Les quelques vacances accordées ne sont souvent pas prises, car il s’agit là d’une honte de ne pas être présent à son travail, alors que les autres le sont» (Libertés neuchâteloises, nº 15, 19.5.2017).

La réalité nippone n’a rien d’idyllique. «Le pays où l’on se tue au travail», titre L’Echo Magazine (organe romand de l’Eglise catholique), dans son édition du 1.6.2017. Et de relater le suicide d’une jeune employée, le jour de Noël 2015. Matsuri Takahashi ne dormait que deux heures par nuit, après des journées de travail de vingt heures et avait pour le mois d’octobre accumulé 103 heures supplémentaires!

«Les maltraitances envers les plus jeunes atteignent des proportions record: 102360 cas de violences verbales, physiques ou sexuelles en 2015. En cause, l’augmentation de la pauvreté et des méthodes d’éducation parfois archaïques» (Libération, 27.6.2017).

Les femmes enceintes sont victimes de violences psychologiques ou même physiques, sur leur lieu de travail (matahara, abréviation de maternity harassment). But de l’exercice: les pousser à travailler davantage ou à démissionner (Alternatives économiques, nº 369, juin 2017).

Or le capitalisme nippon n’a jamais rompu avec les vieilles traditions féodales. Voilà la véritable essence «des principes lointains, qu’il serait bon d’appliquer chez nous», essence sur laquelle M. Ruedin passe comme chat sur braise…

Hans-Peter Renk