Sommet toxique pour les libertés, surtout avec filtre

Le World Economic Forum à Davos se tiendra dans l’atmosphère d’Etat de siège et de restrictions des libertés qui
constitue l’air même que respirent ces Messieurs du Club des multinationales.

Des nouveautés au programme: la police des Grisons a obtenu un soutien de la police allemande pour la durée du forum (six camions avec lance à eau sont annoncés), le Conseiller fédéral UDC Samuel Schmid aura le doigt sur la gachette pour abattre tout objet volant survolant sans autorisation la «zone d’exclusion» prévue, la police a compilé des listes noires de personnes, suisses et étrangères, qui n’auraient pas le droit de se rendre à Davos pour manifester parce qu’ils sont «violents ou susceptibles de l’être». Ces listes sont évidemment secrètes et personne ne pourra savoir – avant d’être arrêté et encore – s’il a, ou n’a pas, l’honneur d’y figurer. Par contre et «naturellement» la violence – illégale et programmée – par un Colin Powell par exemple, ne l’empêchera pas de participer à ce «sommet».

Les forces de l’ordre annoncent en sus que tous les manifestant-e-s qui voudront se rendre à Davos seront triés sur le volet, contrôlé-e-s individuellement quant à leur identité, fichés sans doute, et refoulés le cas échéant arbitrairement. A quand la demande d’autorisation individuelle pour manifester? A soumettre en triple exemplaire à l’Office fédéral de police? Avec photos et empreintes digitales? Les organisateurs-trices de la manifestation ne se prêteront pas à cette mascarade qui a pour seul but de fournir au WEF, non seulement des conditions-cadres sécuritaires idéales, mais aussi un semblant de paravent démocratique à travers une manif proprette d’«opposants» officiels à sa majesté le Capital.

Cette opération a évidemment aussi pour but d’accréditer la thèse du caractère violent, extrémiste et criminel de tout un secteur de l’opposition à la mondialisation capitaliste, qui justifierait cet état d’exception. Pour mettre cette manœuvre en échec, soyons nombreux à nous rendre à Davos, refusons les contrôles individualisés! Dans ce sens des billets de train pour Davos sont disponibles au secrétariat de solidaritéS à Genève (022 7409 07 40) au prix (moyen) de 37 Fr. Le départ à la Gare de Cornavin est prévu pour 6h44 – rendez-vous à 6h15 dans le hall central de la Gare.

Deux autres rendez-vous encore: vendredi 17 à l’Usine (pl. des Volontaires – Genève) a lieu une soirée de soutien à Indymedia et au groupe anti-WTO de Genève et vendredi 24 janvier à 17h00 à la place des Volontaires a lieu un «Rassemblement pour la libre circulation des personnes et contre tous les check-points à Davos, Ramallah, Moillesullaz ou Cornavin….»

Enfin, nous versons au dossier le courrier ci-dessous – adressé par l’Alliance d’Olten qui organise la manif anti-WEF du 25 janvier, ainsi que par le Forum Social Lémanique – aux organisateurs du Forum social mondial à Porto Alegre.

Pierre VANEK