Chez nous et la mécanique du Front National

Réalisé par Lucas Belvaux, cette fiction sur fond de réalité politique dévoile le fonctionnement de l’extrême droite française et son inquiétant pouvoir de séduction chez les classes populaires.


Le film montre également les liens étroits que le Front National entretient avec la «fachosphère»

Avec un titre inspiré du slogan «On est chez nous!» qui est scandé après chaque meeting du Front National, le film analyse l’actuelle montée de l’extrême droite française. Le film est construit à travers des personnages imaginaires et un parti fictif: le Rassemblement national populaire qui se définit comme «ni de gauche, ni de droite».

La fiction du film est néanmoins directement inspirée de la structure actuelle du Front National et de du climat politique morose que traverse actuellement la France. On y voit ainsi un personnage aux traits de Marine Le Pen, froide, calculatrice et organisatrice de la mutation du parti de son père, en orchestrant sa dédiabolisation.

La fiction se déroule dans un village en pleine récession du nord de la France, avec pour principale protagoniste Pauline. Cette infirmière à domicile «plutôt de gauche», très appréciée localement notamment grâce à son travail va se faire progressivement approcher par les cadres du Parti d’extrême-droite qui souhaitent profiter de son implantation et de sa popularité locale. Ces derniers finissent par la convaincre, avec une certaine manipulation, d’être leur candidate aux municipales.

Chez nous contribue ainsi à faire comprendre comment le FN tente actuellement de se construire une image respectable, jeune, souriant, antisystème et proche du peuple. Le film analyse aussi pourquoi certains individus finissent par tomber dans leurs filets: attirés d’une part par une reconnaissance et une ascension rapide au sein d’une formation politique, mais aussi par l’absence d’alternative politique que représentent les partis traditionnels. JL