Grand Conseil

Grand Conseil : La majorité de droite veut la peau de la CCT Santé 21

L’ultime session du Grand Conseil a été le théâtre de débats et de décisions qui laissent un goût amer. Cette dernière séance a en effet permis à la majorité de droite (PLR, UDC, Verts-libéraux) de prouver à son électorat qu’elle imposerait ses vues, mêmes lorsque celles-ci sont contredites par les faits.

Ladite majorité a toujours crié haut et fort que la convention collective de travail en vigueur dans le domaine de la santé (hôpitaux publics, soins à domicile, centre de psychiatrie et EMS) coûtait trop cher et qu’elle était trop généreuse.

Pour appuyer ses dires, elle a déposé une motion demandant une analyse détaillée de la situation menée par un organisme externe. C’est donc l’IDHEAP (Institut des Hautes études en Administration Publique de l’Université de Lausanne) qui a reçu le mandat du Conseil d’Etat de mener à bien ce travail.

Celui-ci a abouti à fin 2016 et ce qu’il démontre n’a pas plu aux motionnaires. L’étude a conclu en effet que la CCT Santé 21 se trouvait globalement dans la moyenne des conventions collectives en comparaison intercantonale et qu’elle n’était de loin pas le monstre annoncé.

Mais comme le dit l’adage, quand on veut tuer son chien on dit qu’il à la rage. La majorité de droite a continué de clamer que cette CCT était trop chère et trop généreuse et qu’il fallait à tout prix l’abolir. Elle a été appuyée en cela par les représentants de SNM (ex Genolier) qui tirent à boulets rouges sur cette convention collective en refusant de l’appliquer, ce qu’ils devraient faire en étant chargé des missions cantonales.

Pour concrétiser leur opposition, les député·e·s de droite ont fait le forcing et ont voté des projets de lois qui cassent la convention actuelle et qui instaurent pour chacun des secteurs deux conventions collectives distinctes, l’une pour la santé et l’autre pour l’ensemble des autres fonctions.

Leur but est clairement de fragiliser les conditions de travail de l’ensemble du personnel. Les discussions des «partenaires sociaux» seraient à reprendre à zéro, avec pour corollaire de faire des économies. Cela va ouvrir une longue période d’instabilité.

Les syndicats et partis de gauche vont se lancer dans la bataille référendaire afin de demander aux citoyens de choisir entre un outil qui a fait ses preuves et qui marche et un morcellement des acquis des employé·e·s du domaine de la santé qui sera bien plus lourde à gérer que ce que nous connaissons actuellement.

François Konrad