Motion contre BDS

Motion contre BDS : Une droite anti-palestinienne plus forte que jamais

Le 8 mars, le Conseil national a accepté avec 111 voix (64 UDC, 28 PLR, 13 PDC et 4 PBD) contre 78, une motion de l’UDC soleurois Christian Imark exigeant l’arrêt de toute subvention publique, même indirecte, à des «projets de coopération menés par des ONG impliquées dans des actions racistes, antisémites ou d’incitation à la haine, ou encore dans des campagnes BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions).» La motion précise que «Par incitation à la haine, il faut entendre des campagnes menées par exemple par des ONG qui peuvent être considérées comme une provocation par des groupes rivaux de personnes ou des Etats souverains. Sous le terme de campagnes BDS, on regroupe les notions de boycottage, de retrait de capitaux ou de sanctions à l’encontre de groupes rivaux ou d’Etats souverains.»

Un rapport annexé à la motion montre que les ONG visées sont toutes basées en Israël et en Palestine. A côté d’organisations palestiniennes comme le Gaza community mental health programme, Al-Haq (soutien juridique), BADIL (droit au retour) ou Addameer (soutien aux prisonniers), on retrouve des organisations israéliennes comme Physicians for human rights (soutien médico-légal), Breaking the silence (les réservistes critiques des agissements de l’armée d’occupation), Zochrot (pour la vérité sur la Nakba) ou encore l’Alternative Information Center (l’ONG israélo-­palestinienne engagée pour les droits du peuple palestinien fondée par Michel Warschawski). La motion constitue une attaque en règle des milieux anti-palestiniens. Sa portée est suffisamment grave pour qu’on demande de la faire refuser lors de son passage au Conseil des Etats.

Tobia Schnebli