Le 1er mars, tout e monde ne sera pas à la fête

Le 1er mars est la date de commémoration de la révolution neuchâteloise. Mais c’est aussi à cette même date que les bénéficiaires de l’aide sociale verront (pour beaucoup d’entre elles·eux) des baisses dans les aides qu’ils·elles perçoivent.


Tomas Svoboda

Dans une période morose sur le plan des finances, le Conseil d’Etat a décidé de demander aux plus démuni·e·s de se serrer encore un peu plus la ceinture. Apparemment, pour les autorités, il y a encore des crans à utiliser.

Les personnes qui seront le plus impactés seront les jeunes entre 18 et 34 ans. Elles avaient déjà vu leur «entretien» baisser de 15 %, il le sera encore de 5 %. Le maintien à – 15 % pourra se faire pour autant qu’elles soient engagés dans un programme d’insertion. Inutile de dire qu’il n’y a pas de place pour tout le monde dans ces programmes et encore moins en ce qui concerne l’emploi (avec un taux de chômage à 6,4 %).

Prises séparément les mesures pourraient paraître encore supportables, mais ce qui va faire particulièrement mal, c’est leur cumul.

Prenons une famille avec deux enfants en apprentissage. Actuellement, pour chaque apprenti, le budget familial est augmenté de 400 francs (franchise sur le revenu). Dès le 1er mars, ce montant sera réduit de moitié. Une famille avec deux enfants en apprentissage verra son budget baisser de 400 francs. De même pour les étudiant·e·s qui actuellement reçoivent 100 francs par mois (supplément de formation) et qui verront ce montant lui aussi réduit de moitié.

D’autres mesures toucheront les frais de lunettes, les médicaments non couverts par la LAMal (mais prescrits par un·e médecin), ainsi qu’un nouveau calcul des prestations versées aux personnes engagées dans un programme d’insertion (globalement celles-ci seront réduites).

Par ailleurs, le maximum des sanctions prévues actuellement en cas de non-respect des règles de l’aide sociale peut aller jusqu’à 15 % de retenue. Celle-ci pourra à l’avenir passer à 30 %. Un amendement PS a permis d’éviter une autre mesure qui consistait à retirer le «supplément famille» de 50 francs par enfant (jusqu’à 18ans).

Il faut relever que toutes ces décisions ont été avalisées à la séance du Grand Conseil qui traitait du budget 2017. A cette occasion, la majorité de droite a refusé un report d’une deuxième étape de la mise en place de la fiscalité des personnes physiques. Dans ce cadre, les député·e·s PLR-UDC ont favorisé les plus hauts revenus et cela aura pour conséquence une perte fiscale de 4 millions. On retire donc aux plus démuni·e·s pour alléger la situation des plus riches. Il faudra tout mettre en œuvre pour que cette majorité change de camp aux prochaines élections cantonales.

François Konrad