RIE 3

RIE 3 : Osons dire non

Les brumes socialistes peinent à se dissiper

«Il est urgent de ne rien décider!» Voilà en résumé la «décision» de l’AG du parti socialiste genevois (PSG) du 16 janvier dernier, concernant le projet d’application cantonale de la RIE 3. Une absence de position totalement incompréhensible.

Le compromis «à la vaudoise» sur le projet de réforme de l’imposition des entreprises avait suscité l’apparition d’un brouillard épais au-­dessus du 14 rue des Voisins, siège du PSG. En effet, depuis le début de la table ronde organisée par le Conseil d’Etat autour du projet des associations patronales d’adaptation cantonale de la RIE 3, le PSG semblait chercher, parfois désespérément, un accord à la Maillard, qui aurait pu leur valoir les éloges de la droite. Parallèlement, une partie des membres socialistes se sont organisés pour tenter de faire entendre une autre voix, un autre chemin, celui de la résistance face aux attaques néolibérales.

Une convention au contenu intenable

Alors que l’opposition à la réforme fédérale était garantie et que le projet du gouvernement n’avait pas bougé d’une virgule depuis le début des discussions, les conditions semblaient réunies pour un rejet de cette réforme par les socialistes. Cette tendance semblait encore renforcée par le contenu totalement incongru de la convention gouvernementale proposée par la droite, à savoir une sorte de «paix budgétaire». Un cessez-le-feu dont l’unique garantie était la promesse du PLR et dont la seule conséquence est le renoncement à faire de la politique durant 5 ans.

Des magistrats à la manœuvre

On pouvait donc décemment espérer que le brouillard social-­libéral se lève, chassé par le souffle des militant·e·s, sans parler du bon sens élémentaire. C’était sans compter sur la détermination de quelques magistrat·e·s qui, souhaitant acheter leur ticket pour le Conseil d’Etat, ont défendu becs et ongles un soutien à la RIE 3 cantonale. Ces manœuvres ont provoqué une forte division de l’assemblée générale qui a, dès lors, préféré décider de ne rien décider, en attendant le vote du 12 février.

Evitez le naufrage

En prenant cette option, le PSG s’enfonce toujours plus dans la tourmente et perd de plus en plus le cap. A quatre semaines d’un vote décisif pour l’immense majorité de la population, les tergiversations socialistes sont dangereuses et irresponsables. L’ambiguïté du message envoyé aux électeurs·trices pourrait être fortement dommageable. Pourtant, dans cette tempête, une lumière devrait pointer malgré l’épaisseur des brumes. Une lueur devrait servir à guidera le PSG vers s’autres rivages.

Ce phare, c’est la défense des travailleurs·euses, c’est le refus d’une réforme qui priverait la majorité de la population d’une grande partie des richesses produites. Le PSG continuera-t-il sa route dans les ténèbres ou suivra-t-il la lumière qu’Ensemble à Gauche (EàG) s’efforce de maintenir vive! Nous leur souhaitons de faire le bon choix, ou la rancune des électeurs·trices pourraient être plus forte encore que leur déception.

Pablo Cruchon


Campagne honteuse de Dal Busco

La campagne des partisans de la RIE 3 devient indigne d’une démocratie. Les milieux bourgeois matraquent mensonges et menaces, utilisant tous les moyens, même les plus malhonnête et illégaux!

Face à cela, le comité unitaire genevois a décidé de contre-attaquer en déposant un recours contre Dal Busco qui n’a pas hésité à utiliser les voies institutionnelles et l’argent des contribuables pour faire la promotion de son point de vue.

Après les trucages de photos de l’USAM, l’envoi d’une lettre à tous les contribuables genevois, sous le sceau du département des finances, appelant à accepter la RIE 3, est un autre indice de la nervosité et de l’outrecuidance du camp bourgeois. Face à leurs menaces, à leurs mensonges et leurs magouilles, osons dire non! PC


Appel des élu-e-s

Nous reproduisons ici le texte de l’appel aux élu·e·s communaux

et cantonaux de Genève contre la RIE 3, lancé sur proposition de solidaritéS par le comité unitaire et en cours de signature…

Votons non à la RIE 3 le 12 février!

Les communes et les cantons représentent le cœur de la vie collective en Suisse. En effet, nos collectivités publiques sont pourvoyeuses de biens, de services et de soins à l’ensemble de la population. Durant tout le parcours de vie de leurs habitant·e·s, de l’enfance à la vieillesse, elles fournissent des prestations visant à garantir une qualité de vie digne pour toutes et tous. Formation, logement, transports publics, culture, santé, sécurité sont autant de secteurs qui dépendent de la capacité de nos collectivités à financer notre bien-être.

Or la troisième réforme fédérale de l’imposition des entreprises (RIE 3), qui sera votée le 12 février 2017, représente une grande menace pour les recettes fiscales de Genève et des communes, sans compter les pertes de la Confédération.

Cette révision serait un cadeau inouï aux grandes entreprises faisant le plus de bénéfices et une injustice pour les citoyen·ne·s et les PME appelés à supporter le manque à gagner des collectivités par des coupes de prestations et des hausses d’impôts.

En période de restriction budgétaire, cette réforme antisociale entraînera des coupes inévitables dans les services publics cantonaux et communaux et dégradera les prestations à la population.

Cette réforme va également consacrer une logique de concurrence fiscale entre canton entrainant toujours plus bas les taux. Cette concurrence sera aussi néfaste au niveau international et l’OCDE et l’Union européenne pourraient condamner cette réforme.

C’est pourquoi, les soussigné·e·s, élu·e·s des communes genevoises et du Canton nous opposons à cette réforme et appelons les citoyen·ne·s à la rejeter dans les urnes le 12 février 2017…