Une occupation victorieuse à Uni Dufour

Une occupation des locaux du rectorat a permis le retrait d’une mesure visant à économiser 600 000 francs sur le dos des étudiant·e·s

Mercredi 7 décembre, près de 200 étudiant·e·s ont répondu à l’appel de la plateforme Stop La Hausse, regroupant diverses associations universitaires, pour protester contre des émoluments d’immatriculation voulus par le rectorat. La plateforme considère qu’il s’agit d’une nouvelle taxe étudiante cachée. L’inégalité de traitement entre les personnes titulaires d’une maturité suisse, appelées à payer 50 francs, et celles disposant d’un diplôme étranger, tenues de débourser 150 francs, a également été critiquée. De même que l’absence de concertation, le rectorat ayant maintenu la mesure malgré un vote sans appel à l’assemblée universitaire (27 voix contre la taxe et seulement 5 en faveur). Le rectorat espérait ainsi économiser 600 000 francs afin d’amortir les frais liés au traitement des demandes d’immatriculation.

Après quelques prises de paroles, le rassemblement a été dissout mais les personnes présentes ont décidé de poursuivre la mobilisation avec une manifestation qui s’est rendue à l’Uni Dufour. Arrivés là, les étudiant·e·s ont occupé les locaux du rectorat pour exiger le retrait de la taxe. Après négociations avec des représentant·e·s du rectorat, dépêchés sur place en l’absence du recteur, un accord a été trouvé et accepté par les étudiant·e·s réunis en assemblée. Il prévoit la suspension de la taxe et la convocation d’une commission chargée de réfléchir à des solutions alternatives aux coûts engendrés par les demandes d’immatriculation. La commission sera constituée de deux représentant·e·s du rectorat, de membres de l’assemblée de l’université et de 4 membres de la plateforme Stop La Hausse. Forte de ce succès, l’assemblée a décidé de mettre fin à l’occupation mais de convoquer une réunion de la plateforme début 2017 afin de discuter des perspectives pour le mouvement étudiant.

A l’heure des politiques d’austérité, alors que l’éducation est durement touchée et les étudiant·e·s précarisés, cette victoire revêt une importance particulière. C’est un succès sur lequel les étudiant·e·s pourront s’appuyer pour engager les luttes à venir. Car pour défendre une université de qualité accessible à toutes et tous il sera capital de faire échouer la RIE 3.

Jean Burgermeister