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National : Nouvelles du front anti-TISA en Suisse

Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté durant le mois d’octobre contre les accords TiSA, TAFTA, CETA, TPP, en Allemagne et en France notamment. A Berne, nous étions quelques 1500 personnes le 8 octobre pour protester contre TiSA. Depuis, nous avons pu assister à un jeu du chat et de la souris entre politiques annonçant la rupture des négociations et politiques défendant une signature des accords d’ici la fin de l’année.

Ce dimanche  4 décembre 2016, 600 personnes ont remis le coup à Genève, en manifestant contre cette vague capitaliste, impérialiste et libérale d’accords internationaux. Bravant le froid, les manifestant·e·s ont scandé quelques slogans chers à leur cœur, tel que «A ceux! Qui veulent! Privatiser le monde! Le monde! Répond! Résistance! » ou encore avec «CETA! TAFTA! TISA! Tout ça au débarras! », et «Non! Non! Non! Nous ne vendrons pas nos âmes! Aux multinationales! ». Nous étions une trentaine de militant·e·s de solidaritéS, à l’appel du comité Stop-TiSA Genève regroupant plusieurs partis, associations (ATTAC, Acidus) et syndicats (SSP).

La Suisse est principalement concernée par le TiSA (Trade in Services Agreement, soit accord sur le commerce des services) puisqu’elle est partie prenante des négociations. Toutefois, des discussions sont en cours concernant son adhésion possible (et probable) au CETA et au TAFTA (accords de libre-échange, respectivement avec le Canada et les USA).

TiSA, dont les membres négociant se sont auto-nommés avec panache The really good friends of services (les très bons amis des services) implique une libéralisation généralisée des services. L’éducation, la santé, les transports publics, les services industriels et postaux, le traitement des données sont entre autres concernés. Nous allons au-devant d’un monde où les cantines scolaires seront sponsorisées par Coca Cola et McDonald’s. Un monde où Monsanto se fait verser des milliards de francs d’indemnités par la Suisse car elle refuse d’autoriser la commercialisation des OGMs sur son sol. Un monde où les conventions collectives de travail (CCT) sont devenues illégales.

Nous entendons souvent qu’il ne sert à rien de manifester en Suisse, parce que «de toute façon, on va voter». Et bien non. Il est très probable que la ratification de ces accords ne passe pas par la case votation populaire. Les négociants du SECO (Secrétariat d’Etat à l’économie) et des différents partis libéraux au gouvernement feront tout pour l’éviter. Faisons donc tout pour nous faire entendre!

Lionel Simonin