Dernière ligne droite pour sortir du nucléaire

A quelques jours du vote sur l’initiative «Pour une sortie programmée du nucléaire», le oui reste majoritaire dans les sondages, mais sans garanties. Ces derniers jours de mobilisation seront donc décisifs pour déboucher sur un avenir libéré de la menace d’une catastrophe nucléaire en Suisse.

Au niveau fédéral, les sondages annoncent un Röstigraben avec une acceptation de l’initiative côté romand et un refus en Suisse allémanique, où la campagne anti-nucléaire peine à prendre de l’ampleur. Même constat pour la division ville-campagne, les centres urbains étant favorables à une sortie programmée du nucléaire. C’est particulièrement aux abords des centrales nucléaires que la population, sensible à l’argument de la perte de places de travail, s’oppose massivement à l’abandon de l’énergie atomique.

Malheureusement, la perspective d’emplois créés par le démantèlement des centrales et la production de sources d’énergies renouvelables ne semble pas convaincre. Rappelons également qu’en cas de catastrophe nucléaire, c’est environ 1 million de personnes qui seraient directement affectées, sans compter le désastre économique qui s’ensuivrait… même la RIE 3 semble une perspective moins effrayante.

Du côté des partis opposés à l’initiative, le PDC reste très divisé. En revanche, le PLR et l’UDC ont mené campagne et établi une forte majorité contre la sortie du nucléaire au sein de leurs partis, ce qui n’était pas le cas en début de campagne. Les exploitants des centrales à fission, quant à eux, n’ont par contre pas injectés des sommes colossales dans une campagne pro-nucléaire comme ce fut le cas en 2003.

Cependant, le 30 octobre dernier, AXPO menaçait la Confédération de devoir lui rembourser un hypothétique manque à gagner de 4 milliards si l’initiative était acceptée. Outre le ridicule de la requête, on pourra rétorquer à AXPO qu’une exploitation prolongée des centrales multiplie les risques d’accidents et qu’une sortie «forcée» du nucléaire lui éviterait ainsi d’assumer les frais engendrés par une catastrophe nucléaire.

Enfin, le large front de soutien à l’initiative constitué des partis de gauche, des associations environnementales, d’une partie de la droite et de personnalités diverses poursuit sa campagne, mais c’est bien la mobilisation par les militant·e·s des personnes n’ayant pas encore voté qui permettra d’obtenir une victoire le 27 novembre!

Florian Martenot