Tarifs TPG

Tarifs TPG : Plus de 10000 signatures!

Le référundum d’EAG « Non à un hold-up anti-démocratique et anti-social », contre la hausse des tarifs des Transports publics genevois (TPG), a été déposé mercredi 9 novembre.

Le 23 septembre dernier une majorité du Grand Conseil, d’inspiration PLR, a voté une hausse de 4% des tarifs TPG. solidaritéS et Ensemble à Gauche s’y sont opposé, en lançant un référendum populaire cantonal afin de faire valoir les arguments suivants:

  • Les électrices et électeurs genevois ont dit 2 × oui à l’initiative AVIVO, « Stop aux hausses des tarifs des transports publics! » La hausse contredit formellement ce vote.
  • Le Conseil d’Etat veut offrir 500 millions par an de réduction d’impôt sur le bénéfice aux grandes entreprises. Sa politique d’austérité, à laquelle participe cette hausse, vise à contribuer au financement dudit cadeau. Les utilisateurs·trices TPG passeraient à la caisse pour 8 millions par an avec la hausse.
  • Certains, dont le parti des Verts, se sont ralliés à la hausse au prétexte que la droite et le Conseil d’Etat nous font chanter, en menaçant de diminuer encore les prestations des TPG si on n’acceptait pas la hausse…
  • Mais ce ralliement au PLR est infondé. Les moyens existent pour augmenter la subvention des TPG au lieu d’augmenter les tarifs. Pour ne prendre qu’un exemple, il y a un mois on votait à Genève une mesure fiscale faisant rentrer 28 millions par an en limitant les déductions fiscales en matière de transports. Il suffirait d’affecter une part de cette recette aux TPG pour compenser le refus de la hausse des tarifs et développer encore les prestations.
  • Cela permettrait ce que demandent explicitement les référendaires, le simple respect du vote sur l’initiative populaire de l’AVIVO et le respect de l’engagement pris à l’époque selon lequel «L’Etat devrait augmenter […] sa subvention à l’entreprise, pour éviter que les TPG soient contraints de supprimer des prestations.» (Citation de la brochure de vote)
  • Par ailleurs, il n’est jamais conseillé de céder aux maîtres-chanteurs, ils reviennent et en veulent toujours plus. Aujourd’hui, on veut racketter les usagers·ères, sous la menace de baisser les prestations… mais au prochain coup on s’en prendra aux conditions de salaire et de travail du personnel. Le projet de loi PLR pour faire sauter le plafond de sous-traitance privatisée autorisé aux TPG, est en effet déjà à l’ordre du jour du parlement. Il appellera un deuxième référendum que le syndicat SEV entend lancer et que nous soutiendrons. Une résistance commune s’impose.

Un référendum pour une meilleure qualité de vie

Enfin, sur le fond, les tarifs plus élevés freineraient le développement des transports collectifs, indispensable pour contrer les pollutions (air et bruit), réduire les bouchons et défendre notre qualité de vie. Les accidents avec dommages corporels ont cru de 38% en 4 ans à Genève. Le transfert du transport individuel motorisé vers les TPG fait partie de la solution.

Il faut relever que dans un courrier rendu public ce 8 novembre 2016, le Conseiller d’Etat Luc Barthassat évoque la pollution atmosphérique et ses pics ainsi que les mesures qu’il prétend déployer contre ceux-ci… dont, comme il le rappelle… un tarif réduit pour tous les billets Unireso dès le lendemain de l’annonce d’une situation de pollution problématique.

Notre référendum va dans le même sens, mais attaque quant à lui le problème à la racine. Il permet de maintenir une mesure contribuant à anticiper et à combattre les pics de pollution avant qu’ils ne se produisent, par une offre de tarif réduit (par la volonté populaire), ceci toute l’année!

Un réel engouement populaire

Ces arguments ont été entendus – largement – par le public. En effet, alors que la barre légale d’un référendum est à 7500 signatures environ, ce sont plus de 10 219 signatures qu’Ensemble à Gauche aura recueillies et déposées (environ 6300 rassemblées par solidaritéS, environ 4000 par le PdT, des centaines par le DAL…).

A noter également, qu’outre le soutien formel de l’AVIVO, la contribution d’associations de quartier comme SURVAP, le PSG a voulu s’opposer à la loi par son propre référendum qui a réuni 1343 signatures qui se cumulent aux nôtres pour garantir le déclenchement du vote populaire. Le MCG soutient également le référendum, mais un peu platoniquement en ce qui concerne le nombre des signatures (130).

Et le combat continue…

La hausse de tarifs, initialement prévue en début d’année prochaine, est aujourd’hui bloquée grâce à notre référendum. Cette belle démonstration de la capacité de mobilisation commune d’EAG mérite d’être saluée. Elle offre un point d’appui. Le prochain épisode de ce combat se déroulera au plan budgétaire au Grand Conseil entre celles et ceux qui veulent donner les moyens nécessaires aux TPG, et la droite et ses complices qui veulent continuer à les étrangler.

Mais il n’y a guère d’illusions à avoir sur ce qui sortira du parlement! C’est pourquoi, avant la votation populaire de ce printemps sans doute, il faut faire mûrir un projet d’initiative populaire cantonale qui garantisse, à terme un financement adéquat, pour les TPG et le développement indispensable de leurs prestations. Nous y reviendrons.

Pierre Vanek