Contre la hausse du coût des études

A l’appel de plusieurs associations étudiantes, près de 300 personnes ont manifesté jeudi 3 novembre contre la création d’une taxe d’immatriculation à l’Université de Genève.

Cette taxe pose non seulement la question du coût des études, mais aussi des inégalités entre Suisse·sse·s et étranger·e·s. Les titulaires d’une maturité suisse seraient en effet appelé·e·s à s’acquitter d’un montant de 50 francs contre 150 francs pour les autres. Par le passé, le rectorat avait affiché sa volonté de voir augmenter les taxes universitaires de Genève à moyen terme, mais cette augmentation relève des compétences du Grand conseil. La création de ce nouvel émolument apparaît donc comme un moyen de contourner cette limitation.

Le rassemblement s’est déroulé dans une ambiance festive mais combative. Après sa dissolution, les personnes présentes sont parties en manifestation spontanée. Malheureusement, les différentes prises de paroles qui ont ponctué la mobilisation se sont cantonnées à une critique de la taxe avec peu de remise en question du contexte d’austérité dans lequel elle s’inscrit. La RIE 3, qui entrainera un trou de plusieurs centaines de millions de francs chaque année dans les caisses publiques, n’a ainsi même pas été abordée. Bien que la lutte contre cette nouvelle taxe soit importante, il est regrettable de ne pas élargir le discours. En effet, avec cette mesure, le rectorat compte économiser 600 000 francs, or le budget de l’université en 2017 a été amputé de 5 millions, et ce n’est qu’un avant-goût de ce qui nous attend, car le gouvernement et la majorité de droite comptent bien approfondir les coupes budgétaires dans les années à venir.

Par conséquent, la lutte pour une éducation de qualité accessible à toutes et tous passe inexorablement par un combat contre les politiques d’austérité et la RIE 3.

Jean Burgermeister