«Touche pas à mes dimanches»

Sous pression des lobbys de la grande distribution, le Conseil fédéral a modifié le 1er avril 2015 l’ordonnance 2 relative à la loi sur le travail. Par cette modification, le Conseil fédéral a redéfini la notion de «région touristique» en l’étendant à tout centre commercial répondant aux besoins du tourisme international qui se situerait à moins de 15 kilomètres de la frontière.

Le marché de Plainpalais, ouvert les dimanches – genevemarches.ch
Potentiellement , l’ensemble du territoire genevois est donc concerné. Il suffit qu’un centre commercial genevois réponde aux besoins du tourisme international pour qu’il puisse ouvrir non pas un ou deux dimanches, mais tous les dimanches de l’année. Le Conseil fédéral ayant choisi de modifier non la loi sur le travail, mais uniquement l’une de ses ordonnances, il était impossible de lancer un référendum contre son projet. Cette manoeuvre antidémocratique a pu être contrée à Genève par le lancement de l’IN 155 «Touche pas à mes dimanches!» qui donne la parole au peuple en la matière.

But de l’initiative: préserver le statu quo et éviter des ouvertures sans limites

Le but de l’initiative «Touche pas à mes dimanches!» est de maintenir le statu quo en matière d’heures d’ouverture des magasins en empêchant de nouvelles dérogations en matière de travail du dimanche. L’initiative ne remet pas en question les actuelles dérogations que ce soit pour la Gare, l’Aéroport, ou encore les échoppes de stations-service.

Contre le flou et l’arbitraire administratif

Bien qu’à l’heure actuelle aucune demande de centres commerciaux genevois n’ait encore été déposée pour obtenir l’autorisation d’ouvrir tous les dimanches en employant du personnel, il n’est pas exclu que cela se produise à l’avenir. Les cautèles prises dans l’ordonnance contre une généralisation des ouvertures dominicales des magasins se révèlent très faibles et facilement contournables. L’initiative «Touche pas à mes dimanches!» permet à la population de ne pas dépendre de l’arbitraire de l’administration en matière d’heures d’ouverture des magasins.

Le dimanche: un jour libre en danger

Le dimanche est le seul jour de la semaine où la majorité de la population peut se retrouver, hors des obligations de travail. Alors que les exigences au travail ne cessent d’augmenter, le dimanche constitue une véritable oasis pour beaucoup, permettant de se retrouver entre amis, en famille. Ouvrir les centres commerciaux les dimanches priverait demain plusieurs milliers de personnes et leurs proches de cette occasion… Et après-demain, ce sera peut-être votre tour aussi!

Une offre dominicale déjà bien suffisante

Les magasins peuvent déjà ouvrir près de 80 heures par semaine ; les magasins des gares et aéroports ainsi que des stations-service sur les grands axes routiers sont aussi ouverts les dimanches comme de nombreux petits commerces. Le marché de Plainpalais est également ouvert les dimanches, et offre un moment de convivialité que ne peuvent offrir les centres commerciaux.
Demain, les gares du CEVA accueilleront de nouveaux centres commerciaux qui seront eux aussi ouverts les dimanches. Les possibilités d’achat pour satisfaire les besoins de la population sont largement suffisantes pour ne pas avoir à ouvrir de nouveaux centres commerciaux les dimanches.

Le personnel de vente s’oppose aux ouvertures dominicales

Les conditions de travail dans le commerce de détail sont déjà assez pénibles pour ne pas les péjorer davantage. Les salaires sont bas et il n’existe aucune limitation à la flexibilité horaire. De même que ce ne sont que fort peu d’étudiant·e·s qui effectuent la nocturne du jeudi soir, ce sera le personnel en place qui devra accepter de travailler demain les dimanches afin de ne pas perdre son emploi. L’ouverture de centres commerciaux les dimanches ne créera pas d’emplois. L’ordonnance ne donne aucune garantie non plus sur des compensations supplémentaires pour le travail dominical.

Oui au contre-projet

Le contre-projet proposé n’est certes pas parfait, mais en acceptant l’ouverture de quatre dimanches par année en cas de signature d’une convention collective de travail, ce projet limite les ouvertures et surtout garantit des conditions de travail dignes au salarié·e·s. Le scénario catastrophe serait un refus de l’initiative et du contre-projet qui ouvrirait la voie à une offensive de la droite. Ainsi, afin de donner toutes les chances à l’initiative et au contre-projet, nous vous invitons à voter deux fois OUI, mais à préférer l’initiative! PV