Où va se nicher le nationalisme xénophobe?

C’est une Conseillère d’Etat verte, Suzanne Hochuli, qui appelle, dans une interview à la presse dominicale suisse alémanique, au durcissement des conditions d’accueil des réfugié·e·s et à l’accélération des renvois des demandeurs et demandeuses d’asile.

Cela se passe  dans le canton d’Argovie, fief de l’UDC, où le climat envers les réfugié·e·s est délétère. On y a vu une commune, riche, préférer payer une amende plutôt que d’accueillir quelques réfugié·e·s. Une autre appeler les propriétaires, dans le journal officiel de la commune, à ne pas louer d’appartements à des réfugié·e·s porteurs d’un permis B. Suzanne Hochuli baigne dans tout cela, mais elle en rajoute une couche. Et ce n’est même pas par calcul électoral puisque dans la foulée, elle a annoncé sa décision de ne pas se représenter aux élections cantonales argoviennes de l’automne.

Sa proposition d’introduire «une école de recrues de l’intégration» avec cours d’allemand et travail obligatoire l’après-midi pue le discours du café du commerce à plein nez. Elle sait pourtant parfaitement que cela ne se fera pas, car c’est beaucoup trop cher et, paradoxalement, c’est les réfugié·e·s qui sont demandeurs de cours de langue et de possibilité de travail. Alors pourquoi ces provocations xénophobes, alors que beaucoup de membres de son parti sont engagés dans les politiques d’ouverture et d’accueil des réfugié·e·s qui fuient la guerre et la misère et ont besoin de soutien et de reconnaissance?

C’est hélas la pénétration du nationalisme xénophobe, alimenté quotidiennement par la machine de propagande de l’UDC, dans des cercles où on ne se serait pas attendu à le trouver auparavant. C’est un véritable poison qui cherche à dresser la population suisse contre les plus pauvres et les plus démunis et à détourner ainsi une colère qui devrait se dresser contre les possédant·e·s de ce pays qui multiplient les attaques anti-sociales.

Henri Vuilliomenet