Une mobilisation croissante contre la grille salariale

Jeudi 15 septembre, c’est plus d’un millier de fonctionnaires qui étaient dans la rue pour relancer les négociations autour de la grille salariale des employé·e·s de l’Etat. Une contre-réforme qui accentue les inégalités touchant avant tout les plus bas salaires, les femmes et les jeunes.

Optimisation, harmonisation et modernité pour un meilleur pilotage des dépenses de l’Etat, voilà la novlangue avec laquelle le Conseil d’État cantonne le rôle de chacun: les syndicats à la défense «d’acquis» et le gouvernement à celui de couper et de réduire à peau de chagrin prestations et salaires.

Le nivellement par le bas des classes les moins bien payées et le rehaussement des plus hauts salaires aura deux effets: une diminution généralisée de la masse salariale et une augmentation des inégalités économiques et sociales en concentrant un peu plus les richesses.

Une attaque contre les secteurs les moins favorisés

Les enseignant·e·s seraient les plus touchés par la nouvelle grille que le Conseil d’Etat essaye d’imposer au SSP et au Syndicat Autonome des Enseignant·e·s (SAEN) depuis deux ans. Ce sont en particulier ceux·celles qui enseignent durant les premières années Harmos, secteur toujours largement féminisé et moins bien payé, qui seront touchés par les baisses de salaire de carrière.

Pour l’instant le mouvement de protestation est un peu cantonné aux enseignant·e·s qui sont les mieux armé·e·s pour se défendre mais la grogne monte aussi parmi les policiers et l’administration. L’Assemblée générale convoquée à la suite du rassemblement a fixé un ultimatum au 26 septembre au gouvernement cantonal pour rouvrir les négociations, faute de quoi de nouvelles mesures pouvant inclure la grève seront décidées.

Une articulation intercantonale

de ces luttes est plus que jamais nécessaire contre cette logique implacable de suppression des recettes de l’État et de diminution des prestations dont profite la population tout entière. En ce sens le soutien du Syndicat des Enseignants romands (SER) est une bonne nouvelle et devrait montrer la voie d’une défense politique des prestations du service public contre l’austérité charriée par la RIE 3.

Marianne Ebel