Eco-logique

Eco-logique : Déni de démocratie - Halte aux forages

Halte aux forages

Interdite une première fois en mai dernier, une manifestation contre les forages par hydrofracturation a de nouveau été empêchée samedi 3 septembre par les Municipalités PLR/UDC de Villeneuve et Noville.

Bien que le Tribunal cantonal ait désavoué les autorités de ces deux communes suite à un recours du collectif «Halte aux forages», celles-ci ont maintenu l’interdiction de défiler de Villeneuve jusqu’au site de forage, situé entre le lac Léman et la réserve naturelle des Grangettes, malgré un préavis positif de la police cantonale.

Les manifestant·e·s entendaient dénoncer la dangerosité, pour l’environnement et le climat, de ce projet de prospection de gaz serré ou tight gaz, dont l’extraction est réalisée au moyen d’une technique de fracturation de la roche similaire à celle utilisée pour le très controversé gaz de schiste. Les produits chimiques injectés pour briser la roche menacent notamment de polluer la nappe phréatique. Il s’agissait aussi de dénoncer l’implication de collectivités publiques dans ce projet – à l’image des Services industriels de Genève (SIG) ou des Villes de Lausanne et Vevey – qui ont des participations indirectes dans l’entreprise Petrosvibri, à l’origine des travaux de forage exploratoire sur le territoire de Noville.

Une centaine de manifestant·e·s, dont une délégation de solidaritéS et des militant·e·s écologistes de France voisine, ont néanmoins bravé l’interdiction de manifester par un court rassemblement à Villeneuve. Malgré les obstacles dressés par les autorités, la poursuite de cette mobilisation s’avère d’autant plus importante que le lobby gazier dispose de relais puissants dans les exécutifs communaux et cantonaux, comme l’illustre la décision de Villeneuve et Noville, ainsi que dans les universités, comme le montre le financement par Petrosvibri d’une chaire à l’EPFL.

Dans le canton de Vaud, le lobby gazier cherche en particulier à obtenir une levée du moratoire en vigueur depuis 2011, qui empêche l’extraction de gaz non–conventionnel, bloquant pour le moment les projets de Noville ou du Gros-de-Vaud. Preuve que ce moratoire peut être levé en tout temps, le gouvernement cantonal n’a prévu aucune interdiction légale de l’extraction de gaz non-conventionnel dans l’avant-projet de Loi sur les ressources naturelles du sous-sol, qui vient d’être mis en consultation.

Hadrien Buclin