Musique en lutte

Musique en lutte : La (Nu-) Disco a tout pour (Re-)plaire

« La disco est très spéciale car c’est une musique créée principalement par des homosexuel·le·s, latinos et afro-américain·e·s à New York dans une période où ils étaient tous discriminés. Et pour moi cette musique extrêmement ‹ amusante › que beaucoup de personnes blanches voient d’une façon raciste, comme ennuyante et générique, a pourtant été créée à partir de douleur et discrimination. C’est pour ça que je passe beaucoup de disco ces derniers temps, parce que je sens qu’il y a une force en ce moment… l’évasion est encore politique. Je pense qu’une évasion est toujours politique de toute manière, et dans la disco on ressent cela ». Ces paroles sont celles du DJ Nicolas Jaar à travers une interview donnée dans le cadre du festival Lisb-On Jardim Sonoro. D’autres artistes donnent une nouvelle vie à ce genre musical. Besoin d’évasion?

Moodymann
DJ-Kicks
Disco Maniac – Tirogo, 2016

Originaire de la ville de Détroit, cet artiste mélange principalement musique house et techno sur son label KDJ. Mais ses influences sont larges. Marquées par la « black music », ses productions passent par le funk, la soul, et bien-sûr… la disco. Connu pour son single Don’t You Want My Love ou la reprise du groupe mythique Chic, I Can’t Kick This Feeling When It Hits, il est choisi en 2016 par le label Studio!K7 pour nous offrir une compilation de titres qui démontrent toute la richesse de sa culture musicale.

Todd Terje & The Olsens
The Big Cover-Up
Disco Circus, 2016

Ce Norvégien, né en 1981, a la disco dans la peau. Avant de produire ses propres titres, il a remixé des dizaines de chansons de disco ayant connu du succès à leur époque. Love Is The Drug de Roxy Music et Get It On de Disco Very sont des exemples à écouter sans modération. Suite à son excellent premier album It’s Album Time sorti en 2014, il revient cette année avec un EP de 4 titres qui continuent de nous faire danser. Reprenant des chansons de groupes comme Boney M. ou Martin Circus, il a encore su remettre la disco au goût du jour.

Jacques Renault
Don’t Need To Know
Nutte’N Honey, 2016

Avec son premier album Zentrum datant de 2015, Jacques Renault se rapproche de la musique de prédilection de Moodymann. Sonorités techno et house mais avec des influences disco bien présentes. C’est d’ailleurs par-là que cet artiste a lancé sa carrière. En 2009, il sort le EP Favicon, avec des titres comme Norman’s Fire et Piano’s On The Beach qui font oublier que la disco date des années 1970. Cette année il revient avec le maxi Don’t Need To Know qui risque fort d’agiter les dancefloors. Pour ceux que ça intéresse, il nous rendra visite à Genève le vendredi 8 juillet.

Mirror People
Telephone Call
Belong, 2016

Mirror People est le dernier projet du lisboète Rui Maia. Influencé par des labels comme DFA (LCD Soundsystem, The Rapture, Hot Chip), il devient vite une référence dans son pays et au-delà. Avec beaucoup de collaborations et d’instruments à l’appui, il nous fait voyager de la disco à la house en passant par la new-wave. Son premier album Voyager, sorti l’année dernière, a matérialisé tout le talent de cet artiste. Passant par plusieurs styles musicaux et faisant grand nombre de remixes en tant que DJ, il lance en 2016 ce EP avec 4 titres fantastiques.

Bruno Monteiro