Main basse sur le canton

Main basse sur le canton : Au Grand Conseil, le PLR veut tout privatiser

En 2013, le PLR déposait une résolution (R691) exigeant la privatisation accélérée du canton. Elle a été débattue et votée lors des 12 et 13 mai derniers.

La résolution demande: la vente au privé de tout terrain ou bâtiment public n’étant plus «de première importance», des droits de superficie longue durée pour le privé dans les projets immobiliers publics, de vendre ou louer des surfaces administratives publiques «non indispensables», de favoriser le partenariat public-privé pour financer des infrastructures rentables ; etc.

Ce primat au privé a été préparé en 15 ans par un assèchement des recettes de l’Etat par les mêmes milieux, multipliant les cadeaux fiscaux aux nantis pour un manque à gagner dépassant le milliard par an, le Conseil d’Etat s’apprêtant à renoncer à 500 millions par an sur l’imposition des bénéfices des entreprises, au nom de la scandaleuse version genevoise de la RIE 3… Ceci alors que le maintien des prestations à la population, des postes du secteur public, des salaires et des retraites est brutalement remis en cause par le gouvernement, malgré les mobilisations monstres de l’automne.

Et pourtant, comme le note le PLR, «d’importants investisseurs privés continuent à s’intéresser à notre canton». Et de citer le Musée d’art et d’histoire – la résolution date de 2 013 – dont le partenariat Ville de Genève-Gandur a été balayé cet hiver par le corps électoral genevois. Les référendaires ont eu en effet l’occasion de montrer ce qu’il allait en coûter aux contribuables au profit d’un multimilliardaire du pétrole.

Un deuxième exemple des tels partenariats public-privé, sur lesquels des investisseurs lorgnent avec gourmandise, c’est la traversée autoroutière du Lac. Les auteurs de la résolution PLR ne les oublient pas… D’importants capitaux privés seraient évidemment prêts à accompagner une telle entreprise, pour autant que les collectivités publiques prennent les risques et fournissent le gros de l’effort, les privés se contentant d’exploiter un péage lucratif.

Enfin, les investisseurs privés ne s’intéressent à construire que si c’est ultra-rentable. C’est pourquoi la moitié des nouveaux logements sont aujourd’hui mis en vente! D’où une pénurie de l’offre répondant aux besoins réels de la population. Raison pour laquelle Ensemble à Gauche a impulsé le lancement de deux initiatives portées par un large front de la gauche politique, syndicale et associative, pour imposer la construction en zone de développement d’au moins 80 % de logements locatifs et de 50 % de logements d’utilité publique.

Inutile de dire que cette résolution PLR, au service des milieux dominants, a été plébiscitée par toute la droite, avec l’appui sans faille du MCG. JB