Delirium très mince sur Facebook

Le 30 mai, Alia Chaker Mangeat rapporte sur Facebook les insultes et agressions dont vient d’être victime une jeune mère de famille syrienne à Genève, du seul fait qu’elle porte le foulard. D’abord dans les transports publics, où une femme a refusé qu’elle s’assoie à côté d’elle en la repoussant physiquement ; ensuite, dans un grand magasin, où elle a été houspillée par un homme, alors qu’elle marchait tranquillement avec sa poussette.

«Cette jeune femme est terrorisée et n’ose pratiquement plus sortir de chez elle […] Elle redoute de se faire agresser en présence de son bébé et de le mettre en danger parce qu’elle est musulmane ou parce qu’elle porte le voile. Elle ne sait pas trop. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Elle aimerait être invisible parfois. […] Peut-être qu’un jour elle écrira son histoire en français et elle fera comprendre à tous les petits étriqués que sous le voile, il y a parfois de grandes dames».

Parmi des dizaines de commentaires solidaires, cette consternante remarque de Magali Orsini, récemment exclue du groupe parlementaire Ensemble à gauche, où elle s’était sans doute égarée: «Dans son premier livre Ma vie à contre-Coran, notre amie Djamila Benhabib raconte comment elle a été terrorisée en sortant sans voile un certain matin en Algérie, avec la conscience de risquer sa vie. Ceci compense largement cela» (nous soulignons). Justifier que l’on tourmente une jeune mère de famille syrienne en Suisse pour lui faire payer les exactions de fondamentalistes algériens… on croit rêver…

PaC