Manifestation du 28 mai

Manifestation du 28 mai : Une réussite populaire et un dispositif policier problématique

Nous reproduisons ci-dessous le communiqué du comité anti-austérité, organisateur de la manifestation du 28 mai dernier. Ce communiqué fait suite aux problèmes rencontrés avec la police durant cette manifestation.

Un printemps de l’unité

Le comité anti-austérité, composé de plus trente associations, syndicats ou partis, se félicite de la réussite de la manifestation du samedi 28 mai. En effet, plus de 3000 personnes ont défilé durant l’après-midi pour exprimer un profond désaveu des politiques d’austérité. S’opposant aux coupes dans la culture, le social et les services publics, à la destruction des assurances sociales et des acquis sociaux, à la mise en concurrence des travailleur·euses, à la réforme de l’imposition des entreprises, à l’accueil indigne des réfugiés ou encore à la dégradation des conditions de vie, les manifestant·e·s se sont unis pour défendre une autre orientation pour Genève: une meilleure redistribution des richesses et plus de justice sociale! Cette manifestation est un premier pas vers une contestation de fond de l’orientation néolibérale de notre canton.


Demir Sönmez

Un dispositif policier inapproprié

Cependant, samedi, l’activité des forces de l’ordre s’est révélée problématique et contre-productive. Tout d’abord, en multipliant des contrôles préventifs particulièrement agressifs et excessifs avant la manifestation, la police a contribué à créer un climat d’anxiété et à freiner le bon déroulement de l’organisation de la manifestation. De plus, malgré le nombre disproportionné de policiers mobilisés pour encadrer la manifestation, la sécurité des manifestant·e·s a dû être assurée par les organisateurs eux-mêmes.

A plusieurs reprises, le trafic et des velléités de conducteur ont mis en danger les participant·e·s sans que la police n’intervienne. Il est inacceptable que la présence policière ne serve qu’à réprimer d’éventuels débordements en négligeant la sécurité de toutes et tous sur la voie publique.

Des arrestations arbitraires et un comportement provocateur

Quinze arrestations sont intervenues durant cette journée qui s’est pourtant déroulée dans la bonne humeur et sans débordement. Cette activité démesurée doit être questionnée tant du point de vue de la gestion d’un événement que d’un point de vue légal. En effet, sur les quinze arrestations, 6 ont eu lieu avant la manifestation et les personnes interpellées ont été retenues durant le défilé sans aucune base légale. De plus, à la fin de la manifestation, des arrestations inutiles ont créé des tensions et compromis la sécurité des manifestant·e·s notamment avec l’utilisation de spray au poivre. Ce comportement provocateur et le déploiement disproportionné de forces de l’ordre ont très clairement entravé le bon déroulement des événements et portent atteinte aux droits des manifestant·e·s, essentiellement des jeunes.

Des droits démocratiques en péril?

Le comité anti-austérité condamne ces comportements et exige la libération des personnes éventuellement encore incarcérées. Nous demandons également que la police et le département de M. Maudet cessent d’entraver l’expression démocratique. En multipliant embûches administratives et comportements excessifs, la police tend à limiter de manière inacceptable le droit de manifester ainsi que la liberté d’expression. Ces pratiques ne sont pas admissibles et mettent en danger les bases d’une société libre et démocratique.

Le comité anti-austérité