Vous donnez le petit doigt, on vous prendra le bras

Le nouveau responsable de Price Waterhouse Cooper dans le canton de Neuchâtel, François Burgat, prodigue son «expertise» en matière fiscale dans la presse romande: «Pas question d’entrer dans des considérations politiques, François Burgat veut livrer une analyse pragmatique de la situation d’un canton souvent considéré comme un enfer fiscal» (Le Temps, 3.3.2016). Qu’en termes choisis ces choses-là sont dites!

F. Burgat vante la «réforme fiscale» de 2011, baissant l’imposition des entreprises: «Avec un taux effectif de 15,6 %, y compris l’impôt fédéral direct, un écart positif important s’est créé avec les cantons voisins […] C’est un vrai avantage concurrentiel». Mais pour lui, ce ne devrait être qu’un premier pas: «Neuchâtel doit réfléchir à une deuxième révision des taux pour les entreprises, avec cette fois-ci un objectif inférieur à 14 % pour rivaliser avec les projets des cantons de Fribourg, Vaud et Genève».

On connaît les conséquences de cette «réforme fiscale»: le maître-mot de la politique britchonne est devenu «économies budgétaires» au détriment des plus défavorisé·e·s et des prestations des collectivités publiques. La suggestion de F. Burgat ne ferait qu’amplifier cette spirale infernale.

A coup sûr, les cantons qui suivront cette voie – y compris Vaud, grâce au duo Malice & Brouillard – en subiront les mêmes conséquences austéritaires. C’est déjà le cas pour les cantons de la «Suisse primitive».

Une chose est sûre: donnez le petit doigt aux défiscalisateurs, ils vous prendront le bras entier…

Hans-Peter Renk