Deux initiatives pour construire des logements accessibles à toutes et tous!

Une grave pénurie de logements sévit à Genève depuis trop longtemps. La situation s’est encore aggravée il y a 4 ans avec le changement de législation sous l’impulsion de Mark Muller et des milieux immobiliers. Depuis, 10 ans, la moitié des nouvelles constructions sont des logements à vendre (PPE) ou des villas, à des prix inaccessibles à l’écrasante majorité de la population. Cette politique a favorisé les scandales de la spéculation immobilière comme dans le l’affaire de la Tulette (Cologny), l’envolée des prix des loyers, mais a aussi rendu les locataires plus exposés aux régies.

Nous pensons  qu’il est nécessaire d’agir pour changer cette situation intolérable. En lançant ces initiatives avec l’ensemble des forces de défense des locataires et de gauche, nous souhaitons garantir à toutes et tous le droit à la Ville et au logement, indépendamment de leur revenu, en favorisant la construction de logements sociaux. Ces initiatives exigent que les autorités imposent un minimum de 80% de logements locatifs, de 50% de logements sociaux et de 30% de logements bon marché dans les nouvelles constructions. Ce pourcentage étant un minimum absolu pour permettre l’accès au logement pour toutes et tous.

 

 

Une pénurie organisée par la droite

Depuis de trop nombreuses années, la pénurie de logements sévit à Genève et les raisons en sont multiples. Grace à des initiatives et des référendums menés par les locataires le droit au logement et la protection des locataires ont été instaurés. Or, depuis quatre ans, la législation a changé radicalement sous l’impulsion des milieux de la promotion immobilière, des propriétaires et des régisseurs. Fer de lance de cette politique, l’ex Conseiller d’Etat Marc Muller a imposé que le 60% des nouvelles constructions de logement soient des appartements et des villas à vendre. Ce changement a engendré la production de nombreux biens immobiliers qui ont été vendus à des prix très élevés en lieux et place d’appartements à louer pour répondre aux besoins de la majorité de la population. Des pratiques de copinage et de dessous de table ont aussi vu le jour.

 

 

Plus de 2000 logements par an!

Pour que la pénurie de logements diminue dans le canton, il faudrait construire par année plus de 2000 logements. Or ces dernières années les chiffres de l’office cantonal de la statistique sont formels: le pourcentage de construction de logement n’a jamais été aussi bas et plus de la moitié des logements construits sont des PPE ou des villas.

Il s’est construit en 2010, 1560 logements, dont 205 villas et 557 appartements à vendre. En 2011, 1018 logements dont 216 villas et 304 appartements à vendre, en 2012, 1850 logements dont 158 villas et 448 appartements à vendre, en 2013, 1288 logements dont 155 villas. Le prix de ces biens est hors de portée des revenus de la majorité d’entre nous (9000 francs le m2)!

 

 

STOP à la ségrégation spatiale

La politique du Conseil d’Etat de droite a conduit à de la ségrégation entre, d’une part ceux qui ont les moyens d’habiter sur le territoire cantonal, et d’autre part ceux contraints à se loger hors de celui-ci et notamment en France voisine. Alors que le salaire brut médian s’élève à 6775 francs et que 75% des contribuables genevois ont un revenu annuel brut inférieur à 118 000 francs, seule une petite minorité (moins de 15%) de la population peut accéder aux villas et appartement à vendre.

 

 

Construire plus de logements abordables

Ces initiatives visent à réduire ce fossé entre les riches et les pauvres en garantissant le droit à la ville et le droit au logement, consacré par notre Constitution cantonale. Tant que dure la pénurie de logements, c’est-à-dire en-dessous de 2% de taux de vacance, les autorités ne pourront plus déclasser des zones autrement que vers des zones de développement, zones dans lesquelles seules seront autorisées les constructions d’immeubles qui comprennent au minimum 80% de logements locatifs, 50% de logements dit sociaux au sens de la loi actuelle.

 

 

Lutter contre la spéculation!

Afin de renforcer le dispositif de lutte contre la spéculation et l’envolée du prix des loyers, ces initiatives demandent également que 50% de la construction des logements en zone de développement soient réalisées par des maîtres d’ouvrage sans but lucratif, comme les coopératives, les fondations communales ou encore des fondations à but non lucratif. Cette cautèle permet de sortir de manière massive et durable les logements de la logique spéculative en garantissant du terrain notamment pour les fondations communales.

 

 

Recréer un front capable de renverser la tendance

Les dernières campagnes de votations, notamment en réaction aux attaques des milieux immobiliers, ont montré la faiblesse de notre camp et ont vu les droits des locataires se réduire de manière inquiétante. Cette réalité impose donc de fédérer l’ensemble des forces qui se battent pour une réelle politique sociale du logement afin de recréer un front unis capable de remporter des batailles sur ce terrain. L’excellent travail fait en amont du dépôt de ces deux textes a permis de poser les premières base de ce front qu’il s’agira d’élargir et de renforcer.

 

 

Ensemble pour une autre politique

Nous défendons le droit de se loger pour toutes et pour tous, sans distinction, et en fonction de ses moyens. Nous nous battons pour que Genève reste une région ou la convivialité, la culture et les rencontres restent possibles. Cela est nécessaire et la diversité de la composition sociale des quartiers populaires de Genève le démontre. Poursuivons ensemble ce combat pour que Genève ne devienne pas le canton des seuls fortunés ! Nous vous invitons à signer et à faire signer ces initiatives cantonales. Nous avons besoin de votre aide à tout niveau en fonction de vos moyens : appui financier, récolte de signatures, publipostage, et courriels sont les bienvenus.

Pablo Cruchon