Honduras

Honduras : Hommage à Berta Cáceres

Combattante  pour la défense de l’environnement et pour les droits des peuples indigènes au Honduras, âgée de 43 ans, Berta Cáceres a été assassinée, le 3 mars 2016, à son domicile. Depuis le coup d’Etat militaro-oligarchique (juin 2009) contre le président Manuel Zelaya, de nombreux militant·e·s d’organisations populaires sont tombés dans les mêmes circonstances.

Coordinatrice du Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH), Berta Cáceres avait participé à la fondation du Front national de résistance populaire (FNRP), après le coup d’Etat. «Comment pourrions-nous nous réconcilier avec ceux qui nous tuent!», avait-elle demandé après les accords de Carthagène (avril 2011), supposés donner une issue «institutionnelle» à la crise hondurienne.

La police attribue le meurtre à des délinquants. Or, il existe, au Honduras, deux catégories de délinquants, très dangereux et toujours impunis:

  • les survivants des «escadrons de la mort», actifs dans les années 1980, quand le Honduras abritait les contre-révolutionnaires nicaraguayens : après le coup d’Etat, l’un de leurs responsables, Billy Joya, fut nommé chef de la sécurité du président fantoche Roberto Micheletti.
  • les paramilitaires colombiens prétendûment «démobilisés» (et importés, franco de port, par des oligarques comme Miguel Facussé) qui ont assassiné plusieurs dizaines de paysans dans la vallée du Bajo Aguán.

De nombreuses protestations ont eu lieu, par exemple celles de l’internationale paysanne Via Campesina. A Genève, le 10 mars, un rassemblement a été organisé à la Place des Nations. Toute la lumière doit être faite sur cet assassinat.

Hans-Peter Renk