Droits des locataires: démantèlement démoli

Droits des locataires: démantèlement démoli

C’est une claque que les électeurs/trices-locataires genevois ont infligé le 24 novembre aux propriétaires immobiliers, représentés au parlement par le secrétaire général de la Chambre genevoise immobilière Mark Muller, appuyé par la droite du Grand Conseil Radicaux, libéraux, PDC et bien sûr par leurs supplétifs de l’UDC blochérienne. La loi battue en brèche prévoyait 25% de hausses de loyer supplémentaires en cas de rénovations d’appartements!



Le résultat cantonal est sans appel, malgré une campagne habile et plus que d’ordinaire mensongère, appuyée par les moyens financiers massifs 56% des votant-e-s ont suivi le Comité «Droits des locataires» – dans lequel solidaritéS, comme l’Alliance de Gauche – s’étaient investis sans compter. Ce comité avait recueilli près de 12000 signatures pour permettre cet exercice démocratique. En Ville de Genève, le score est particulièrement cinglant: 63% des habitant-e-s qui se sont exprimés dans les urnes ont soutenu les référendaires. Nous reproduisons ci dessous de larges extraits du communiqué du 24 novembre du «Comité droit des locataires»:



«(…) Les citoyen-ne-s ne se sont pas laissé abuser par la propagande mensongère des milieux immobiliers, qui ont voulu profiter de la crise du logement pour tenter de faire croire que cette nouvelle loi allait favoriser la création de logements nouveaux, notamment à partir des appartements maintenus vides par des spéculateurs, qui n’ont qu’un seul objectif: laisser «pourrir» leurs immeubles afin de pouvoir les démolir et reconstruire des logements à loyers élevés. Ce sont du reste ces mêmes milieux, tenant un double langage insupportable, qui ne veulent plus de construction de logements HLM et HBM et qui ont décidé de modifier la loi à ce sujet, afin de réaliser en lieu et place des logements en propriété par étages qui ne sont accessibles qu’à une minorité de la population.



Les citoyennes et citoyens ont également compris le message de notre comité, à savoir que cette première loi de démantèlement de la LDTR, voté par la nouvelle majorité de droite du Grand Conseil, s’inscrivait dans le cadre d’un vaste projet de mise en pièces des loi sur la protection des locataires et des dispositions légales sur la construction de logements bon marché. Notre comité, qui a lancé à lui seul ce référendum, constate avec satisfaction, que le corps électoral lui a donné raison d’avoir agi immédiatement contre la première des lois faisant partie de la stratégie de démantèlement des droits des locataires. Il se réjouit que l’ensemble des milieux des locataires l’aient également compris et aient rallié la campagne référendaire avec le succès qui en a résulté. (…)



Notre Comité continuera à sa battre contre les autres projets de démantèlement des droits des locataires et en appelle d’ores et déjà aux locataires genevois de continuer à se mobiliser contre l’offensive des milieux immobiliers relayée par les partis de droite siégeant au Grand Conseil.»

(pv)