Le balayeur de Fribourg

C’est la fleur au balai
La reine de l’arène,
Sur char d’assaut fin prêt
En guérilla urbaine

Il a fait ses études classiques de grec et latin au Collège Saint-Michel, c’est un intellectuel, un littéraire, mais Michel Simonet a volontairement choisi, tels les «établis» des années 68, de devenir «balayeur de rues… ou cantonnier, opérateur écologique, homme de ménage en plein air, concierge de quartier, hygiéniste du trottoir, péripatéticien du char, pommeau d’un petit boulot de prolo, … et fier de lettres!».

Une rose chaque jour sur son char plein d’ordures

«La tête libre et les mains occupées», il «pense et se dépense», fin observateur depuis 30 ans de la vie quotidienne terre-à-terre du centre de Fribourg, attentif aux gens et aux changements de sa ville. A l’instigation de l’historien Jean Steinauer, il a publié cet été un livre plein d’humour et de poésie sur son métier «crépusculaire», où il se sent pourtant «ambassadeur de sa ville», «à la fois au cœur de la société et proche de ses sphincters»

«Une rose et un balai», à la couverture orange vif, comme l’uniforme de l’employé de la ville, remporte un vif succès de librairie en Suisse romande et les Editions Faim de Siècle ont déjà procédé à un 4e tirage. Michel Simonet, père de 7 enfants, satisfait et fier de son statut social et de son salaire au bas de l’échelle, interpelle et indique un chemin vers la décroissance.

Maryelle Budry