Votation municipale

Votation municipale : NON au MAH+

Le 28 février, les habitant•e•s de la Ville de Genève sont appelés à se prononcer sur le projet de rénovation du Musée d'art et d'histoire dit MAH+. Un projet scandaleux qui prévoit une privatisation déguisée. Petit rappel de quelques-uns des arguments du comité référendaire.

NON au saccage de notre patrimoine public

Le MAH, plus que centenaire, a depuis longtemps besoin d’une restauration. Hélas, le projet adopté par la Ville de Genève, suite à un appel d’offre lancé il y a 17 ans, sans concours, a dérapé. On a invité une vedette de l’architecture pour un projet ruineux, destructeur du patrimoine, assorti d’une privatisation déguisée pour une politique culturelle «bling-bling». Les coûts du projet ont explosé jusqu’à la démesure.

 

NON à une privatisation déguisée

Pour «s’offrir» J. Nouvel, il a fallu en appeler à l’argent privé. Le milliardaire J.-C. Gandur a conclu un contrat de «partenariat public-privé» le liant à la Ville de Genève pour une durée de 99 ans. En échange du prêt de ses collections […], et d’un investissement de 40 millions pour les travaux, la Fondation Gandur pour l’Art entrera au musée qu’elle pourra utiliser et codiriger aux frais de la collectivité, en se réservant en exclusivité de très importantes surfaces pour la présentation et l’administration de ses collections. Le MAH doit rester sous l’entière responsabilité de la collectivité. Il doit être au service des intérêts scientifiques et culturels du public et non pas servir les intérêts d’une fondation privée étroitement liée au marché de l’art.

NON à un chèque en blanc irresponsable

Initialement, l’apport d’argent privé pour financer une partie des travaux va réduire le prix du projet pour la collectivité. Toutefois, la facture pour les contribuables va rapidement devenir beaucoup plus lourde, notamment en raison des charges induites par les conditions imposées par le principal «partenaire» privé, et cela sur 99 ans […]. Les clauses de ce contrat subordonnent le soutien financier au projet Nouvel, mais laissent la collectivité seule face aux risques de dépassement de budget. L’investissement initial de M. Gandur est infime en regard des frais que la collectivité devra assumer pendant un siècle pour la gestion de ses collections, les assurances, l’entretien, les expositions et toutes les autres charges imposées par ce contrat.

 

 

NON à un projet ruineux de 140 millions

Le coût du projet est passé de 80 mil­lions pour 11 200 m2 de surfaces d’exposition en 2007, à 140 millions pour 10 700 m2 en 2014. Jean Nouvel est réputé pour ses dépassements de crédit: +48 millions de francs pour les vitrages des façades des gares CEVA de Genève +160 millions d'euros à la Philharmonie de Paris.

 

Voter non c’est soutenir un musée au service du bien commun!


 

Délirium très mince

Dis-moi qui tu fréquentes, je te dirais qui tu es

Dans sa revue Causes communes, consacrée intégralement à la défense du projet de rénovation-privatisation du MAH porté par son magistrat Sami Kanaan, le PS – Ville de Genève a réussi à nous surprendre… En effet, si la revue publie le lieu commun selon lequel «Monsieur Gandur n’est pas fréquentable»… c’est pour mieux le démentir au motif – tenez-vous bien – que «Jean-Claude Gandur a gagné de l’argent dans le domaine du négoce et des matières premières, ce qui est un commerce légal.»

Comme il est aussi légal de pratiquer l’évasion fiscale en allant se domicilier à Malte pour ne pas payer d’impôts ici… ou qu’il est légal d’attaquer Le Courrier en justice pour avoir égratigné un milliardaire. Comme il n’est pas forcément illégal d’avoir obtenu de premiers gros contrats auprès du gouvernement nigérian très corrompu de Sani Abacha ou fait fortune dans des pays où l'exploitation des ressources et des êtres humains est monnaie courante… Mais de là à devenir «fréquentable»? PC