Guerre civile au Kurdistan

Guerre civile au Kurdistan : Les deux poids et deux mesures de la police genevoise

Le 5 janvier dernier, plusieurs dizaines de refugié·e·s politiques kurdes ont manifesté à l’Aéroport de Genève pour informer la population, les passagers·ères et leurs proches des massacres commis par l’armée turque au Kurdistan.

La manifestation pacifique a essuyé les insultes et les provocations verbales de quelques nationalistes turcs présents sur place, avant d’être interrompue violemment par une intervention disproportionnée d’une quinzaine d’agents de la police genevoise.

Plusieurs manifestant·e·s kurdes ont été plaqué·e·s au sol, malgré le fait qu’ils·elles étaient âgé·e·s et/ou avaient des problèmes de santé. Les troupes de Maudet ont infligé aux manifestant·e·s des clefs de bras, des étranglements et des menaces. Deux manifestant·e·s ont été arrêté·e·s et l’un d’eux·elle à dû passer la nuit en détention. En revanche, les nationalistes turcs à l’origine des provocations ont quitté les lieux sans être inquiétés par la police.

Demir Sönmez

Interpellé par le journal Le Matin, Jean-Philippe Brandt a justifié l’usage de la force en indiquant que « nous ne sommes pas dans un pays de bizounours ». En revanche, le porte-parole de la police genevoise a oublié de rappeler que nous sommes l’Etat qui déroule le tapis rouge aux dictateurs et que ces mêmes agents se chargent d’assurer la sécurité des autorités turques en visite dans la ville romande, comme c’était le cas en octobre passé lorsque le Gouvernement d’Erdogan était officiellement invité à Genève pour le «Sommet Humanitaire Mondial».

Alors que la liste des civil·e·s kurdes exécutés par l’armée turque ne cesse de croître, alors que les portes des geôles turques risquent bientôt de s’ouvrir pour les parlementaires de la gauche démocratique du HDP et alors que plusieurs villes kurdes vivent assiégées depuis des semaines par les chars de l’armée, il serait temps de se demander si le rôle de la police genevoise est vraiment celui de protéger les tyrans et brutaliser leurs victimes.

Jean Verhagen