Retraite anticipée de la maçonnerie

Retraite anticipée de la maçonnerie : Une victoire en demi-teinte

Grâce à leur mobilisation, les maçons ont réussi à conserver leur retraite anticipée sans baisse des prestations. De nombreux points du cahier de revendications présenté par les syndicats restent cependant pour l’heure de côté.

Début novembre, la mobilisation des maçons avait rassemblé des milliers de travailleurs, notamment à Genève, Zürich et Bellinzone. Alors qu’une nouvelle assemblée générale était en préparation à Genève pour le lendemain, un accord a finalement pu être conclu au niveau national le 9 décembre entre la Société Suisse des Entrepreneurs (SSE) et les syndicats Unia et Syna. Si le texte même de la Convention collective nationale reste pratiquement inchangé, une majoration des cotisations versées à la Fondation pour la retraite anticipée (FAR) a pu être négociée, supportée à hauteur de 1,5 % par les employeurs et 0,5 % pour les travailleurs.

Principale revendication de ces derniers mois, avec la demande de création d’un fonds en cas d’intempérie, le sauvetage de la FAR garantit pour les prochaines années la pérennité des rentes de retraite anticipée pour les travailleurs du Gros œuvre. Obtenu in extremis, cet accord verra toutefois les maçons passer à la caisse. Les syndicats n’ont en effet pu obtenir d’augmentation salariale pour l’année 2016. Dès le 1er janvier prochain, les maçons cotiseront donc 0,5 % de plus sur un salaire identique, et verront ainsi leur salaire réel diminuer d’autant. Les autres points du cahier de revendications devraient être discutés d’ici à 2017.

La lutte continue cependant au niveau cantonal. Malgré le court-circuitage évident représenté par l’annonce d’un accord à la veille de l’assemblée générale genevoise, un millier de maçon a toutefois répondu à l’appel conjoint lancé par Unia, Syna et le SIT le 10 décembre. Des négociations auront lieu avec les représentants genevois de la SSE d’ici à la fin du mois d’avril sur une série de points ouverts, au sein desquels la limitation du recours au travail temporaire, et la protection des travailleurs âgés. D’autres mobilisations pourraient donc encore se tenir au printemps prochain.  AS