Eco-logique

Eco-logique : Stop aux crimes climatiques!

Dans la foulée de la grande manif du 28 novembre à Genève, qui a vu 5 000 personnes faire entendre dans les rues de Genève leur volonté de «Changer le système pas le climat!», ce 8 décembre un groupe de quelques dizaines d’«activistes pour le climat» se sont manifestés à l’occasion d’une séance organisée par le groupe Suez à destination de ses actionnaires et investisseurs à l’Hôtel des Bergues.

Dans la séance, comme dans la rue, ces militant·e·s ont pointé du doigt et dénoncé le greenwashing auquel se livre la multinationale dont le bilan écologique est particulièrement détestable.

Depuis les années 1990, Suez Environnement est à l’offensive sur le front de l’eau dans les pays du Sud ; ce printemps encore, elle vient de faire condamner l’Argentine à payer 400 millions d’euros pour avoir renationalisé le service de l’eau de Buenos Aires en 2006. Suez Environnement n’a pas non plus hésité à se jeter sur les privatisations forcées opérées ces dernières années en Grèce.

Le tronçon de solidaritéS lors de la manifestation « Changeons le système, pas le climat » du 28 novembre 2015 – Photo Demir Sönmez

Sous la bannière de la «croissance durable» (sic), le groupe se targue par ailleurs d’assurer les besoins en eaux pour le forage à hauts risques du pétrole en eaux profondes au Brésil notamment. C’est une filiale, Degrémont, qui prévoit, sous des plateformes flottantes, de forer à 7000 m. de profondeur, soit 2000 m. sous l’eau puis 5000 m. dans la roche… De quoi rivaliser avec la fameuse plateforme Deepwater Horizon de BP dont la marée noire a contaminé durablement le golfe du Mexique !

Suez Environnement se positionne aussi aujourd’hui comme leader mondial du traitement des eaux polluées issues de l’exploitation du charbon ou des gaz de schiste. La compagnie est membre fondatrice de la structure de lobbying des entreprises françaises pour le gaz de schiste, le Centre pour les hydrocarbures non conventionnels. Si Suez environnement n’exploite pas directement d’énergies fossiles (ce qui n’est pas le cas de GDF-Suez, qui détient 36 % de Suez Environnement), elle intervient comme fournisseur de services pour le traitement des eaux polluées par ces activités. Ce faisant, Suez Environnement justifie ainsi des exploitations nocives pour l’environnement et le climat menées par d’autres multinationales. Elle favorise ainsi la poursuite de l’extraction d’énergies fossiles, pourtant contraire aux exigences climatiques.

L’environnement est pour Suez Environnement un secteur économique dont il faut savoir tirer profit. Pas un bien commun qui devrait être géré collectivement et protégé. Une entreprise qui fait donc partie du problème, pas de la solution !

Pierre Vanek