Solidarité avec le peuple kurde

Le 1er novembre, nous étions une dizaine de militant·e·s de Suisse à observer la tenue des élections en Turquie à l’invitation du HDP (Parti démocratique des peuples), dont J. Batou et J.-M. Dolivo pour solidaritéS. On se souvient qu’à l’issue du scrutin du 7 juin, le HDP avait obtenu 13,1 % des suffrages et 80 député·e·s. De son côté, l’AKP au pouvoir était tombé de 50 % (en 2001) à 40,8 % des voix.

Refusant ce résultat, le président Erdogan avait convoqué de nouvelles élections dans un climat électrisé par la reprise de la guerre contre les Kurdes, le blocus de plusieurs villes, les attentats terroristes meurtriers et la répression de la presse non alignée… Le président prenait ainsi le pays en otage, bloquant l’activité économique et rassemblant autour de lui les forces nationalistes réactionnaires pour tenter de reprendre la main.

Les élections du 1er novembre se sont tenues sous haute tension. Dans les dizaines d’écoles transformées en bureaux de vote que nous avons pu visiter dans le nord-est du pays (région de Kars et d’Ardahan), nous avons constaté à quel point policiers et militaires armés étaient présents à la porte des bâtiments, mais aussi dans les couloirs et jusque dans les salles de classe où étaient disposées les urnes.

Avec 49,4 % des voix, l’AKP a réussi à revenir en force, captant une partie des votes de l’extrême droite (MHP), mais il n’est pas parvenu à faire tomber le HDP au-dessous du quorum, celui-ci obtenant 10,8 % des suffrages et 59 député·e·s.

Dans la période qui s’ouvre, il va nous falloir intensifier la solidarité avec le peuple kurde et la gauche démocratique turque et exiger du Conseil fédéral qu’il cesse de servir la soupe au gouvernement autoritaire de l’AKP. Nous y reviendrons. JB