Sauvons les trains de nuit !

Fin septembre, l’association actif-trafiC a déposé à Berne 11 114 signatures pour la pétition «Sauvons les trains de nuit» demandant à la Conseillère fédérale Leuthard et aux CFF de préserver les liaisons de trains de nuit encore existantes, de remettre en service les lignes supprimées ces dernières années et d’élaborer une stratégie durable pour le trafic ferroviaire de passagers·ères.

La tendance est claire: chaque année, de nouvelles liaisons en train de nuit disparaissent, allongeant sans cesse la liste de trains supprimés. Ainsi, depuis la Suisse, les liaisons vers l’Espagne, l’Italie ou la France ont toutes disparu. Il n’existe d’ailleurs aujourd’hui plus une ligne de train de nuit au départ de Genève.

 

 

Atteinte aux services publics et coupes claires dans le rail

 

Pour justifier ces suppressions, les compagnies de chemins de fer prétendent que la demande serait insuffisante. Dans les faits, en janvier 2015, Ulrich Homburg, membre du comité de la Deutsche Bahn, a pourtant dit le contraire lors d’une audition publique au parlement allemand : «Nous savons sans aucun doute que la demande est stable et bonne. Il s’agit d’ailleurs là d’un des seuls points sur lequel tout le monde s’accorde.»

Ces compagnies agissent donc selon des calculs de pure rentabilité à court terme, alors que, dans le domaine des transports en commun, c’est une logique de service public qui devrait prédominer.

Plus généralement, la politique en Suisse va à l’encontre d’une politique de transports écologique. Alors que les tarifs des transports publics ont augmenté de 70 % en 25 ans (pendant que les coûts de la voiture n’ont augmenté que de 25 %), le Conseil national a encore coupé en juin 40 millions pour le rail dans le cadre des mesures d’austérité.

 

 

Jusqu’à 50 fois plus de CO2 en avion pour le même trajet

 

Certaines compagnies justifient leurs décisions par la hausse des coûts et la compétitivité des vols low-cost. Or, le transport aérien est seulement concurrentiel parce qu’il ne paie pas ses vrais coûts, le kérosène étant le seul carburant exonéré de taxe, sans parler de la TVA qui n’affecte pas les billets d’avion.

Pourtant, un voyage en avion occasionne 10 à 50 fois plus d’émissions de CO2 par km et par personne que le même trajet en train. Le Protocole de Kyoto ne tient d’ailleurs pas non plus compte du trafic aérien dans ses objectifs de réduction… et rien ne laisse présager que la COP 21 à Paris cet hiver accouche d’un accord qui inclue le trafic aérien dans ses objectifs.

L’engouement rencontré par cette pétition dans la population nous encourage à poursuivre la mobilisation pour le maintien et le développement des alternatives écologiques aux transports polluants !

Thibault Schneeberger