Mais que va faire le Parti du Travail dans cette Galère

Pour sa 8e Fête des peuples, du 3 au 5 juillet, le Parti du travail a invité Michael Kostrikov, secrétaire du comité central du Parti communiste de la Fédération de Russie. Un choix déconcertant, si l’on songe que ce parti est l’un des quatre à soutenir l’actuel gouvernement russe et à disposer d’élus aux Parlement qui cautionnent le régime personnel autoritaire et néolibéral de Vladimir Poutine. Au lieu de défendre un programme de lutte contre les ravages sociaux du capitalisme sauvage, il se complaît dans une rhétorique géopolitique empreinte de slavophilie.

Le président de ce parti, Gennadi Ziouganov, ne craint pas même d’adopter des positions franchement impérialistes : «L’Empire, affirme-t-il, est historiquement et géopolitiquement la seule forme possible du développement de l’Etat russe. La politique extérieure de notre parti est dirigée vers la restauration de l’Empire russe, car la Russie actuelle n’est pas encore tout à fait La Russie».

A ces mots, Lénine doit se retourner dans son mausolée, lui qui écrivait, le 12 décembre 1914 : «Pour nous, représentants de la nation impérialiste de l’extrême-Est européen et d’une bonne partie de l’Asie, il serait indécent d’oublier l’importance de la question nationale – surtout dans un pays que l’on appelle avec juste raison ‹la prison des peuples […] Nul n’est coupable d’être né esclave; mais l’esclave qui, loin de contribuer à conquérir sa liberté, justifie et cherche à enjoliver son esclavage (par exemple en qualifiant l’étranglement de la Pologne, de l’Ukraine, etc., de ‹défense de la patrie› des Grand-Russes), cet esclave est un plat valet et un goujat, qui provoque un sentiment légitime d’indignation, de mépris et de dégoût».

Disons-le tout net : il n’y a absolument rien de socialiste ou de communiste dans ce parti, qui est lié à l’oligarchie et à l’Eglise orthodoxe, et manifeste à grand renfort de portraits de Staline et d’emblèmes de Jésus Christ. C’est un parti grand-russe, va-t-en-guerre, anti-immigrés et homophobe des plus réactionnaires, avec lequel la gauche internationale ne devrait entretenir aucun contact. HP