Université de printemps de solidaritéS: 6e édition

Du 8 au 10 mai derniers, la sixième édition de l’Université de Printemps de solidaritéS s’est tenue à Lignerolle (Jura vaudois). Une centaine de personnes se sont rencontrées autour de la thématique « Organiser, s’organiser ». Débats passionnants, ambiance festive et chaleureuse ont stimulé la réflexion collective et la volonté d’agir.

Le meeting d’ouverture était consacré à la situation sociale et politique en Turquie aujourd’hui, ainsi qu’à ce qu’a révélé en creux la commémoration du centenaire du génocide arménien, profitant du retour de la délégation de solidaritéS d’Istanbul. 

Le samedi et le dimanche après-midi, deux plénières ont porté sur la gauche antilibérale en Europe. La première s’est concentrée plus spécifiquement sur l’expérience de Podemos dans l’Etat espagnol. La seconde était consacrée à la Grèce, à l’avenir du gouvernement Syriza et des mouvements sociaux qui l’ont accompagné jusqu’ici. Ces expériences ont été débattues en regard de la situation européenne. 

Les deux plénières ont cherché à définir, cerner et comprendre ces rassemblements inédits qui mobilisent de nouveaux répertoires d’action, fondent leur pratique sur l’idée de la démocratie réelle maintenant (selon le célèbre mot d’ordre utilisé par Podemos), mais qui s’inscrivent aussi dans une période de perte de repères et d’horizons politiques où tout semble à faire. 

 

 

Ecosocialisme,  féminisme, antiracisme…

 

Le samedi et le dimanche, les neuf ateliers thématiques (trois en parallèle sur trois sessions) ont été suivis par 20 à 40 par­ti­cipant·e·s chacun. La première tranche horaire proposait des réflexions sur les processus révolutionnaires en Afrique du Nord et au moyen Orient, la situation du mouvement ouvrier suisse après le vote du 9 février dernier et sur le climat et la transition énergétique. 

Les ateliers de la seconde et troisième session ont abordé les questions relatives aux mutations dans le monde du travail, au féminisme intersectionnel, aux luttes LGBT, aux cultures dominantes, ainsi qu’à l’impérialisme russe. L’atelier consacré à «s’organiser contre le racisme» a vu la présence et l’intervention surprise de Jihad Abdulmumit, vétéran des Black Panthers et ancien prisonnier politique aux Etats-Unis, de passage en Suisse.  

Combinaison stimulante de réflexions et d’expériences, l’ensemble de ces ateliers ont montré la nécessité de poursuivre et d’approfondir les débats. «Militer est tout le contraire d’une passion triste», comme aimait à le dire Daniel Bensaïd, c’est ce que nous expérimentons depuis six ans en mai… A l’année prochaine ! 

 

Joe Daher