Genolier étend son emprise dans le canton de Neuchâtel

Le groupe Genolier s’offre Neuchâtel. La nouvelle est tombée fin mars : après la Providence, Genolier vient d’acheter Montbrillant, une clinique privée située dans le Haut du canton. 

Le privé restant dans les mains du privé, pour le Conseiller d’Etat socialiste, en charge du dossier, «ce n’est pas un changement capital à ce stade». Vision de courte vue, et pour le moins hypocrite. Car dans le fond, qui ne le sait pas : en se renforçant dans le canton de Neuchâtel, Genolier avance tranquillement dans sa volonté affichée d’imposer, au plan national, ses choix et conditions dans toute la santé; quant au niveau cantonal, la restructuration de HNE pourrait aboutir – plus vite qu’on ne le pense – à la fermeture (encore contestée) de l’hôpital de la Chaux-de-Fonds. 

 

 

Un abus de pouvoir avec des complicités évidentes

 

Le « partage » du marché hospitalier, tout à l’avantage du privé qui s’accapare de ce qui est rentable pour laisser au public ce qui est ingrat et qui coûte, conduit à une santé à deux vitesses et, au bout du compte, aussi au financement des actionnaires de Genolier par la population neuchâteloise.

Le Dr Olivier Lebeau, médecin-chef de l’Hôpital de La Providence, membre du Conseil d’administration de GSMN SA et membre de la Commission Santé du Grand Conseil est bien placé pour le savoir : il mange à tous les râteliers, prend position et joue de son influence pour favoriser le privé et le bas du Canton. La règle selon laquelle un député doit sortir de la salle lorsqu’il est question d’un objet qui le concerne directement ne s’applique visiblement pas à ce député vice-président du parti radical. Jusqu’où laissera-t-on faire Genolier et le parti radical ? 

 

 

Plus Genolier prend du pouvoir, plus le syndicat est en danger

 

Ce partage entre le public et le privé signifie aussi – et dès maintenant – une péjoration des conditions de travail de l’ensemble du personnel de la santé dans le canton de Neuchâtel. Le Conseil d’Etat in corpore (et le premier ministre des finances Laurent Kurth, en particulier) est-il naïf ou complice ? L’un n’exclut pas l’autre… et les ex-grévistes de la Providence, qui ont payé lourd de leur personne pour tenter de sauver la CCT santé21, en ont fait l’amère expérience. Ils ont perdu, mais de nombreux témoignages attestent actuellement clairement qu’ils-elles avaient raison.

Genolier, qui entend faire la loi dans le canton de Neuchâtel, ne se gêne pas pour faire pression sur les employé.e.s et dénigrer le syndicat. Lui, qui a annoncé dès son arrivée dans le canton qu’il n’acceptait pas la CCT santé21, impose peu à peu sa vision. Au-delà de ses propres employé·e·s, c’est toute la CCT santé21 qui est en train de se faire grignoter, sans opposition des autorités politiques, ni de mobilisation ferme du côté des syndicats. Inquiétant. 

 

solidaritéS Neuchâtel