Harcèlement et relations de travail délétères

Harcèlement et relations de travail délétères : Le bilan humain est catastrophique au théâtre de Saint-Gervais

Les autorités genevoises ne peuvent pas rester plus longtemps indifférentes aux conflits incessants que provoque la direction de Saint-Gervais, théâtre qui dépend de ses subventions. 

Le Théâtre Saint-Gervais est l’héritier d’une tradition de création critique et de culture populaire. Philippe Macasdar, son directeur depuis 20 ans, déclare fièrement que «l’institution a toujours manifesté l’ambition de défendre les droits des minorités et de combattre l’inégalité sociale et l’injustice, notamment en donnant la parole aux op­pri­mé·e·s politiques et aux victimes des droits sociaux.»  Toutes valeurs qu’un public humaniste reconnaît comme siennes. 

 

 

Les coulisses 

 

Cette affirmation publique ignore les coulisses du théâtre, des conditions de travail qui trop souvent doivent retenir l’attention du syndicat. Saint-­Gervais, c’est aussi sa poignée de collaboratrices et de collaborateurs qui s’engagent dans ce théâtre parce que les valeurs de sa programmation, les émotions de son public, sont les leurs. Et qui subissent trop souvent une malveillance digne d’un patron voyou : plus de vingt démissions en une douzaine d’années, de nombreuses maladies de longue durée et six licenciements récemment, ça fait beaucoup.

 

 

The show must not go on ! 

 

L’absence de reconnaissance du travail des collaboratrices et des collaborateurs, le mépris de leurs attentes et de leurs demandes, dûment et clairement formulées; la souffrance au travail engendrée par une gestion du personnel brutale et perverse, tout cela doit prendre fin maintenant.

Le harcèlement, puis le licenciement ou la démission de collaboratrices ou de collaborateurs qui gênent. Et pourquoi gênaient-ils, gênaient-elles ? Tout cela n’a que trop duré. 

Anecdote conclusive : en cours d’audience au Tribunal des prud’hommes, une collaboratrice licenciée abusivement suite au référendum contre la liquidation du Centre pour l’image contemporaine, membre de la commission du personnel et syndicale, dénonçait la souffrance subie. Moquerie de l’avocate de Saint–Gervais «De quoi vous plaignez-vous? Il y en a qui se pendent!» 

 

Aldjia Moulaï

Syndiquée SSP