18 février 2015

18 février 2015 : Journée mondiale pour le droit de grève

Depuis que la crise et les plans d’austérité sont contestés par des mouvements syndicaux et sociaux partout dans le monde, les patrons s’en prennent au droit de grève. Une journée mondiale pour ce droit a donc été appelée par la Confédération syndicale internationale (CSI) et d’autres organisations syndicales internationales. En Suisse, trois rassemblements se tiendront à Genève, soutenus par l’USS et Travail.Suisse. Voici des extraits du tract d’appel des syndicats genevois (CGAS et Cartel intersyndical).

«Cela fait maintenant plus de deux ans que les représentants patronaux au sein de l’OIT, instance multilatérale tripartite chargée de garantir l’application d’un code international du travail, tentent d’affaiblir les régulations mondiales en matière de travail. 

Plus particulièrement, les employeurs persistent dans leur refus de reconnaître que le droit de grève est protégé par la Convention nº 87 de l’OIT, dans les articles sur le droit d’organisation, et qu’il s’exerce partout dans le monde. Ils bloquent les travaux de la commission des normes de l’OIT, au détriment des attentes des travailleurs·euses de divers pays. 

Les représentants des travailleurs et travailleuses ont exigé que ce conflit soit renvoyé à la Cour internationale de justice. Mais le Conseil d’administration de l’OIT du 14 novembre 2014 a suivi les employeurs et renvoyé la décision à la séance suivante qui aura lieu le 23 février à Genève. D’où l’importance de la mobilisation dans cette ville. 

 

 

La grève : arme des travailleurs et travailleuses 

 

La grève est un droit humain fondamental, acquis de dure lutte et inscrit dans la constitution de 90 pays, y compris la Suisse depuis 1999. Ce droit est garanti par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et par la Charte sociale européenne. 

La grève est plus qu’un droit humain individuel, c’est le droit collectif de lutter ensemble, de s’organiser jusqu’à arrêter le travail au niveau d’un service, d’une entreprise, d’une branche ou d’un pays entier. C’est l’arme ultime des travail­leurs·euses pour se révolter contre l’exploitation et l’oppression, imposer un rapport de force et obtenir gain de cause. 

Depuis les premiers combats pour la journée de huit heures, des salaires justes, des assurances sociales, des jours de repos hebdomadaire, le droit aux vacances ainsi que l’absence de discrimination et d’exploitation au travail, le droit fondamental des tra­vail­leurs·euses de cesser le travail a permis le progrès social. 

Les syndicats et tra­vail­leurs·euses en Suisse et à Genève recourent régulièrement à la grève. De la grève des TPG contre les licenciements à celle du personnel des services publics contre les plans d’austérité, de l’Hôpital pour de meilleurs salaires à celle de Merck-Sérono contre la fermeture du site, aux journées d’actions des travailleurs du bâtiment pour la retraite anticipée et contre le démantèlement des acquis de la convention collective à la grève des EDS de Partage, le recours à la grève a été et sera indispensable pour lutter contre la précarisation de l’emploi, les salaires de sous-enchère, la fermeture de sites, les baisses de salaire, les délocalisations d’entreprise, le démantèlement des acquis conventionnels.

 

 

Les patrons fossoyeurs du droit de grève 

 

Au sein de l’OIT, la Suisse s’est prononcée contre un recours immédiat devant la Cour Internationale de justice et préconise une médiation préalable. Ainsi il joue le jeu des employeurs qui depuis des années bloquent les travaux. 

La partie patronale de la délégation est conduite par M. Blaise Matthey, secrétaire général de la ­Fédération des entreprises romandes (FER). Cependant qu’en novembre 2014 la FER participait au concert mondial des attaques au droit de grève au sein de l’OIT, l’UAPG, Union des associations patronales genevoise, se fendait d’une attaque d’une virulence sans précédent contre la grève du personnel des TPG, taxée d’illicite, illégale, préventive et disproportionnée, ce alors que des emplois et des licenciements étaient en jeu. 

En ce jour de mobilisation internationale pour le droit de grève, les syndicats adressent donc une lettre à M. Matthey, en lui rappelant qu’on ne peut pas à la fois prôner un discours de partenariat social et dynamiter ce partenariat en empêchant l’exercice des droits syndicaux fondamentaux, le premier d’entre eux étant le droit de grève. […] »