Service postal

Service postal : Touche pas à ma boîte!

Une famille du Pâquier (NE) a initié une campagne a l’impact grandissant pour la défense d’un service postal « universel ». Entretien avec Julien Jaquet.

 

 

Pourquoi «Touche pas à ma boîte»?

 

J’ai habité durant 10 ans une ferme du Pâquier. En 2009 j’en suis parti pour y revenir en 2014 avec ma famille, mais 15 jours plus tard je n’avais toujours pas de courrier. Après plusieurs démarches pour contacter la Poste, j’ai rencontré deux cadres de la Poste qui m’ont dit que je ne recevrai plus mon courrier à domicile, productivité oblige ! Ce service universel pratiqué par la Poste jadis avait cédé sa place au « bizness plan »… Après avoir refusé mes alternatives d’emplacements de boîte aux lettres (au bord de la route cantonale, à l’auberge des Bugnenets), on m’expliqua que les agglomérations de moins de 5 bâtiments à l’hectare ainsi que les lieux où le facteur met plus de 2 minutes aller-retour pour livrer le courrier, seront progressivement rayés de sa tournée. Le scannage du courrier ou une case postale à 7 km sont les seules solutions proposées. La poste se réfère à une ordonnance fédérale de 2012. Conclusion : c’est cette ordonnance qu’il faut changer !

 

 

L’impact et la réception de la campagne est fort dans les régions rurales mais aussi parmi les citadins: comment expliques-tu une telle réaction?

 

La population est choquée de voir disparaître la Poste. Elle est choquée du stress auquel sont soumis les factrices et les facteurs, ces gens qui étaient dans un passé très proche, une sorte de liant sociétal et qui avaient un rôle social très important. Et s’ajoutant à ceci, les fermetures de bureaux, les colis qui ne sont plus livrés aux étages, les coupes dans les aides attribuées aux journaux, etc.

 

 

Quelles sont les réactions des différents syndicats et de la Poste?

 

Les syndicats (Syndicom, SAP) sont très enthousiastes de l’ampleur que prend ce mouvement et le soutiennent activement. La Poste, elle, se pense en harmonie avec la loi. Mais quand il s’agit de donner des explications, elle s’enfonce dans des contradictions et des manœuvres absurdes et malhonnêtes.

 

 

Es-tu engagé politiquement?

 

Ce combat est avant tout une démarche citoyenne. Ce démantèlement  concerne tout le monde! Par contre, je ne cacherai pas le fait d’être libertaire, membre de la FLM, si on me demande mes « couleurs ».

 

 

Où en est la campagne actuellement?

 

Des pétitions ont été lancées dans tous les cantons francophones et verront sous peu le jour en Suisse allemande et au Tessin. Quatre réunions publiques sont organisées dans le canton de Neuchâtel et une dans le Jura bernois. D’autres suivront. 

 

Propos recueillis par Dimitri Paratte

 

Infos sur : http://on.fb.me/1FnPnsG