TPG

TPG : Une mobilisation exemplaire

Un mouvement social admirable pour la défense des Transports Publics Genevois (TPG) a remué le Canton de Genève ces dernières semaines, avec notamment une grève totale mercredi 19 novembre. Durement attaqués par le projet de contrat de prestation 2015–2018, les employé·e·s de la régie publique se sont mobilisés avec détermination et courage en défense de leurs emplois, de leurs conditions de travail et, bien sûr, des prestations à la population. 

Prenant prétexte d’un «man­­que à gagner» hypothétiquement entraîné par la baisse des tarifs acceptée (deux fois) en votation populaire, le Conseil d’Etat a sabré massivement dans le budget TPG, déjà mis à mal par 28 millions d’économies planifiées pour les quatre prochaines années.

 

 

Entourloupes pour un démantèlement

 

Pour cela, le gouvernement a dû contourner la loi fédérale qui l’obligeait à augmenter la subvention pour combler le manque à gagner suite à la baisse des tarifs. Et ceci par une entourloupe en augmentant les moyens pour la communauté tarifaire Unireso, mais pas la part dévolue aux TPG, montrant bien sa volonté à faire payer à ces derniers la baisse des recettes… qui reste pour l’instant théorique, et qui pourrait sans doute être nulle avec une promotion adéquate des nouveaux tarifs plus attractifs, attirant de nouveaux usa­gers·ères ! Couper dans l’offre ouvre pourtant la porte à un cercle vicieux, car la diminution des prestations entraînera sans doute une baisse des recettes ! Cela démontre que l’un des objectifs du gouvernement était de se « venger » sur les TPG d’un vote populaire perdu.

 

 

Menaces et pro­vo­cations

 

Face à la résistance sans faille du personnel et la mobilisation de nombreux soutiens, tout aura été tenté pour discréditer la grève et mettre à mal l’unité du personnel : menaces de recours à la police pour casser les piquets de grève voire à l’armée pour assurer le service minimum; insultes anti-frontaliers de la part des trolls du MCG et des sites de presse; tentative d’achat des non-grévistes par la direction (250 frqancs de prime); saisie de la CRCT pour rendre toute nouvelle grève illégale (sans succès); insupportables larmes d’un crocodile PLR pour les «femmes de ménage n’ayant pas pu aller travailler à cause de la grève»; éditorialistes traitant les chauffeurs TPG de « privilégiés », appels au «licenciement collectif de tous les grévistes»… rien ne nous aura été épargné. Mais la mobilisation a tenu bon et les soutiens au mouvement se sont au contraire renforcés au fil des jours. 

 

Thibault Schneeberger

 

A l’heure où nous mettions sous presse, un accord à première vue plutôt favorable au personnel venait d’être signé entre les syndicats et les TPG, le personnel devant encore se prononcer pendant la nuit sur le maintien ou non de la grève du 4 décembre. Quoi qu’il en soit, l’accord semble ne faire que remettre à plus tard la nécessité d’accorder des moyens supplémentaires aux TPG. Ce n’est qu’un début, continuons le combat !