Forte manif unitaire, grève au TPG

Forte manif unitaire, grève au TPG : Une bataille commence

Le 12 novembre 2014, ce sont plus de 2500 ma-ni-fes-tant·e·s environ qui se sont mobilisés, à l’appel des organisations syndicales du secteur public, pour dire leur refus du budget d’austérité 2015 du canton, défendre les prestations à la population, le service public et les conditions de travail et de salaire de la fonction publique (salaire, annuités, etc.), dire aussi que l’argent nécessaire doit être pris chez les nantis et qu’il faut en finir avec une crise des recettes sciemment entretenue par la droite libérale et ses acolytes.

La manifestation, à laquelle solidaritéS a participé de manière engagée, n’a représenté que le premier round – réussi – d’une bataille sociale et syndicale majeure qui s’annonce à Genève.

Le deuxième round qui s’engage, au lendemain de notre mise sous presse, sera la grève du 19 novembre du personnel des Transports publics genevois (TPG). En effet, 93 % des votants du Syndicat du personnel des transports (SEV) l’ont plébiscitée lors d’une consultation écrite qui s’est conclue vendredi 14 novembre.

Comme l’écrit le syndicat des TPG : «Cette grève est une première étape pour protester vigoureusement contre le démantèlement des services publics et la suppression annoncée de plus de 100 emplois aux TPG tels que le prévoit le contrat de prestation 2015-2018 de cette régie publique, accepté par la Commission des transports du Grand Conseil et la direction des TPG. Sous prétexte de l’initiative demandant la baisse des tarifs, il s’agit d’appliquer, aux TPG, des mesures d’austérité que le gouvernement entend étendre à l’ensemble de la fonction publique, ainsi qu’aux plus démunis parmi la population.»

 

La grève a fait immédiatement l’objet d’un soutien du mouvement syndical du canton par la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) qui exprimait dans son communiqué du 17 novembre :

«… sa pleine solidarité à l’adresse des travailleurs des TPG et de la grève annoncée […] contre les suppressions d’emplois et les licenciements qui pourraient découler de la mise en œuvre punitive de l’entrée en vigueur de la baisse des tarifs démocratiquement acceptée en votation populaire, ainsi que du contrat de prestations soumis au Grand Conseil. Ce dernier vise également à faire payer aux usagers et au personnel la baisse des tarifs par des privatisations qui détériorent l’emploi.»

 

Du côté de solidaritéS, membre d’Ensemble à Gauche, nous appelions le 5 novembre déjà, dans un communiqué, à un front commun usagers et usagères – employé·e·s des transports publics. Nous lancions alors «un appel à toutes les organisations politiques, syndicales, associatives (actives dans les domaines de l’environnement, de la mobilité, des aîné·e·s, de la jeunesse, du social, des quartiers, etc.) qui souhaitent se joindre à la création d’un véritable front de résistance contre ces attaques.»

Dans ce sens, le 17 novembre, une première réunion bien fréquentée, à laquelle nous avions appelé, prévoyait la publication du communiqué dont nous reproduisons ci-dessous le premier jet, mis au point en fin de réunion. PV

 

 

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TPG

un large front politique, associatif et syndical soutient la grève et appelle à refuser en bloc le contrat de prestation 2015

 

 

Ce « contrat de prestation » est inacceptable pour plusieurs raisons :

 

Ce contrat de prestation va baisser les prestations prévues. Toute la population va en souffrir et cela va péjorer la mobilité dans son ensemble !

Nous voulons, au contraire, augmenter l’offre et améliorer les prestations des TPG. Cela passe nécessairement par une refonte globale du réseau et de ses articulations avec le réseau routier en donnant la priorité aux transports publics.

 

Ce contrat de prestation prévoit 131 pertes d’emploi, dont 63 licenciements !

Le personnel TPG est en sous-effectif depuis des années et travaille sous forte pression. Le développement du réseau s’est jusqu’ici essentiellement fait sur le dos des employé·e·s, dont les horaires ont été sans cesse étendus, avec pour conséquence un taux d’absentéisme élevé (7,3 %). C’est révélateur d’un problème grave.

 

Ce contrat de prestation prépare une accentuation du chaos !

Dans les faits, l’arrivée du CEVA en 2019 obligera à poursuivre le développement du réseau TPG. Ceci implique nécessairement une augmentation du personnel et de l’enveloppe budgétaire. Ce contrat de prestation va à l’encontre de toute logique et de la volonté populaire maintes fois exprimée.

 

Ce contrat de prestation ouvre la porte à une privatisation des TPG.

Cette volonté d’affaiblissement des TPG prépare une privatisation rampante de ce service public. En témoigne un projet de loi qui vise à doubler la sous-traitance au sein des TPG : c’est-à-dire confier à des entreprises privées la conduite et la maintenance des véhicules. L’expérience, notamment en Angleterre, démontre clairement l’échec total de la privatisation des réseaux de transports publics. La sécurité, les prestations à la population, et les conditions de travail s’en retrouveraient péjorées. C’est inacceptable.

 

C’est le Conseil d’Etat qui a aujourd’hui décidé de prendre en otage la population en appliquant une mise en œuvre punitive et revancharde de la baisse des tarifs acceptée en votation populaire.

En conséquence, les organisations ci-dessous soutiennent le personnel et sa grève légitime pour des TPG véritablement au service du public. 

 

 

Premiers signataires

Ensemble à Gauche, Verts, Parti socialiste genevois, Jeunesse socialiste, Groupe Jeunes de solidaritéS, Association Transports Environnement (ATE), actif-trafiC, AVIVO, Association d’habitant·e·s SURVAP, Association de Jeunes engagés (AJE), Syndicats: SEV, CGAS, SIT, UNIA, SSP.

Liste non définitive, ni exhaustive, publiée à titre indicatif.