Réflexions sur une démission prévisible

Elu en 2013, le conseiller d’Etat Yvan Perrin (UDC) a démissionné le 16 juin 2014. Une décision inévitable vu la dégradation de sa santé, signalée à maintes reprises dans les médias depuis 2010. Une élection complémentaire aura lieu le 28 septembre pour le remplacer au Conseil d’Etat. Candidats déclarés pour l’instant : Raymond Clottu (UDC) et Laurent Favre (PLR).

Commentaire d’Hugues Chantraine, président de l’UDC-NE, le 16 juin : «Ce qu’il y a de positif dans la démission d’Yvan Perrin, c’est que la population peut se rendre compte à quel point la fonction de conseiller d’Etat est lourde et intense.?» (L’Express, 18.6.2014).

Les bras m’en tombent, eût dit la Vénus de Milo… Car le Schweizerische Volkspartei–Union démocratique du centre (SVP-UDC) ne nous avait pas habitués à un tel langage.

A commencer par Yvan Perrin. Lors des élections nationales en 2007, celui-ci déclarait : «Nous avons des positions dures et nous évoquons des questions délicates et très émotionnelles, comme le thème de l’immigration.?» (Rodrigo Carrizo Coutou, « Entre Le Pen et Berlusconi », El Pais, 14.10.2007).

Récemment, dans un tout-ménage du SVP-UDC (automne 2012), on trouve, à côté du portrait d’Yvan Perrin, une citation d’un écrivain ésotérique : «Les faibles ont des problèmes, les forts ont des solutions» (Louis Pauwels). 

Le SVP-UDC s’est fait une spécialité d’attaquer les plus faibles, en les dénonçant comme abuseurs (des assurances chômage et invalidité, de l’aide sociale ou de tout autre soutien étatique que ce parti souhaite démanteler). Mais cette fois-ci, il est dans la position peu enviable de l’arroseur arrosé. En effet :

Abusant de ses forces, Yvan Perrin a abusé ses électeurs·trices en faisant croire que, nonobstant ses problèmes de santé, il pourrait assumer sa charge?; 

La section britchonne du SVP-UDC a abusé de la confiance du corps électoral en mai 2013 en présentant Yvan Perrin. La candidature de Raymond Clottu pourrait relever aussi du même type d’abus, mais pour d’autres raisons…

 

Hans-Peter Renk