Pierre Bayenet

Pierre Bayenet : Un large soutien syndical, associatif et politique

Mardi 11 mars 2014, une dizaine de représentant·e·s du comité de soutien à Pierre Bayenet ont présenté à la Maison des Associations les raisons de leur soutien à sa candidature au poste de Procureur général.

Ont pris la parole lors de cette conférence de presse, outre bien sûr notre candidat Pierre Bayenet lui-même, qui a présenté quelques-unes de ses intentions immédiates en cas d’élection, l’avocat, ancien conseiller national et constituant Nils de Dardel en tant que président du Comité de soutien…

«Depuis que Bernard Bertossa n’est plus en fonction, la priorité à la lutte contre le blanchiment d’argent avec son volet international a été largement atténuée. Aujourd’hui, c’est la criminalisation de la pauvreté qui est poussée à son paroxysme. Des personnes dont le seul délit est d’être sans papiers sont mises en prison, et c’est là une des causes de la surpopulation de Champ-Dollon. Les organisations de gauche ont une responsabilité importante avec cette candidature, car le Ministère public et le Conseil d’Etat sont sans réponse face à cette situation, même à moyen terme. Or, la situation à Champ-Dollon est intolérable et attend des réponses immédiates…?» a-t-il affirmé.

 

Socialistes et Verts présents

 

Le député d’Ensemble à Gauche Pierre Vanek a rappelé les raisons du soutien de ladite coalition à cette candidature et les conditions de son lancement. Alfonso Gomez Cruz, élu Vert en Ville de Genève s’est exprimé quant à lui au nom de la liste des Ecologistes pour une justice équitable, efficace et humaniste en affirmant que : «Une autre politique judiciaire est possible et nécessaire dans ce canton.» Pascal Holenweg, également élu en Ville de Genève, mais du PS, a parlé pour la Gauche Socialiste, avec aussi son camarade Adrien Faure qui fait liste commune avec lui pour la Jeunesse socialiste.

«Cette liste socialiste est une suppléance face à la carence de notre propre parti. L’élection du troisième personnage de la République est par définition politique. Nous ne sommes pas dans un choix technocratique ou corporatiste. On ne désigne pas le chef des ressources humaines du Palais de Justice, mais un personnage qui incarne une politique pénale et judiciaire. Olivier Jornot a été désavoué deux fois au Tribunal Fédéral en une semaine et après 45 blessés à Champ-Dollon, cette candidature prend tout son sens!» a déclaré Pascal Holenweg.

Raymond de Morawitz, avocat et membre du comité de cette association, a aussi dit le soutien de l’Association des juristes progressistes (AJP) à Bayenet contre Jornot…

 

Syndicats unanimes et engagés

 

Parmi les interventions marquantes ont été celles venant du côté syndical et dont nous reproduisons ici quelques extraits. Le président de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS) Alessandro Pelizzari et la vice présidente de la CGAS Manuella Cattani s’étaient déplacés tous les deux.

 

Alessandro Pelizzari d’UNIA, 

président de la CGAS:

 

« La CGAS a décidé à l’unanimité de soutenir la candidature de Pierre Bayenet. Les 250 000 tra­vail­leurs·euses à Genève ont intérêt à ce que le système judiciaire fonctionne correctement pour lutter contre la délinquance économique et financière. Notre lutte contre la sous-enchère salariale a un volet pénal, par exemple lorsque les entreprises fraudent les assurances sociales de manière systématique ou qu’ils pratiquent les faillites frauduleuses à répétition.

Le droit pénal peut donc être une arme de défense des tra­vail­leurs·euses, même si le droit des entreprises en Suisse est très libéral. Il y a des infractions qui peuvent être poursuivies comme les faillites frauduleuses. On trouve ainsi à Genève, par exemple, un administrateur qui en est à sa 14e société active dans le nettoyage et qui n’a jamais été poursuivi ! Or à Genève, il y a 1 à 4 condamnations par an pour faillite frauduleuse, contre 30 environ à Zurich.

En matière d’escroquerie, sur les 1000 contrôles réalisés chaque année par les services de l’État, on dénombre 300 infractions, qui dans la plupart des cas, ne sont pas poursuivies par le parquet. Aujourd’hui, le droit pénal n’est pas utilisé pour défendre les droits des travailleurs·euses, mais au contraire pour les attaquer. Ainsi, les syndicats sont systématiquement tracassés par l’appareil judiciaire, chacun se rappelle de l’exemple d’un tractage sur le parking d’un établissment qui a valu des condamnations… »

 

Manuela Cattani du SIT, vice-présidente de la CGAS:

 

« Les travailleurs·euses sans-papiers sont des centaines de milliers en Suisse et très nombreux à Genève. N’ayant pas droit à l’aide sociale, ils sont là pour travailler et sont généralement bien insérés dans l’économie genevoise et notamment dans des secteurs peu ou pas réglementés : l’économie domestique surtout, mais aussi l’hôtellerie, la restauration ou la construction. Ce sont des travailleurs·euses sans papiers qui s’occupent des ménages ou encore de la garde d’enfants. Ils viennent d’Amérique Latine, d’Asie, d’Afrique, mais on constate également avec la crise en Europe l’arrivée de travailleurs·euses d’Espagne ou du Portugal, par exemple. Pierre Bayenet a souvent défendu la cause des sans-papiers, qui ne rapporte ni argent, ni prestige. 

Or, les syndicats ont constaté un durcissement des pratiques à Genève en la matière. Ainsi des travailleurs sans-papiers qui sont contrôlés et considérés comme récidivistes, peuvent aller en prison, non pas parce qu’ils ont commis des infractions, mais simplement parce qu’ils sont sur le sol suisse. Il ne s’agit pas seulement d’humanisme, mais d’une compréhension fine de ce qui se joue sur le plan économique et social à Genève.»

 

TS