Défendre et renforcer les droits des travailleurs

Le parlement genevois a débattu le 14 février d’une résolution urgente déposée par les partis gouvernementaux que sont le PLR, le PDC, le PS et les Verts, en réaction au vote du 9 février sur l’initiative de l’UDC. A l’enseigne de la « défense de la prospérité de Genève », ce texte affligeant appelait au « plein soutien au Conseil d’Etat » dans la bataille pour « l’obtention de contingents correspondant aux besoins prépondérants du canton ».

Notre camarade Pierre Vanek, député et chef de groupe d’Ensemble à Gauche (EAG) est intervenu vigoureusement dans ce débat pour dire que ce groupe ne pouvait pas souscrire à l’union sacrée derrière le Conseil d’Etat pour défendre les seuls intérêts de la place économique genevoise?; que l’initiative de l’UDC était avant tout une machine de guerre contre les travailleurs et travailleuses, pour les diviser bien sûr, mais aussi pour combattre leurs droits, déjà bien insuffisants, pour liquider les « mesures d’accompagnement » plutôt que de les renforcer et pour justifier, en particulier, le rejet du droit à un salaire minimum.

Citant Blocher, qui a défendu l’initiative comme «mesure simple» en opposition aux «mesures compliquées et bureaucratiques» que seraient salaires minimums, conventions collectives et autres éléments de sape du « libre marché du travail » dont le chef de l’UDC est défenseur, Pierre Vanek a souligné que l’heure était au contraire à une bataille résolue pour renforcer les droits des travailleurs et de leurs organisations face aux patrons.

Déplorant le silence du groupe PS sur cette question, il a – dans ce sens – déposé au nom d’EAG un amendement à la motion demandant a contrario le renforcement des mesures d’accompagnement, en s’appuyant notamment sur les propositions des syndicats genevois faites au Conseil de surveillance du marché de l’emploi (CSME) qui avait pris position la veille.

Les mesures en question comportent un renforcement de l’extension facilitée des CCT, une réduction du quorum d’employeurs nécessaires pour des extensions de CCT, un élargissement des dispositions sur lesquelles peuvent porter les contrats-type de travail au-delà des seuls salaires, entre autres sur la durée du travail, une allocation de ressources supplémentaires pour les contrôles, des sanctions accrues contre les patrons-voyous comportant la possibilité de suspendre les travaux d’une entreprise, ainsi que des amendes aux montants réellement dissuasifs.

En conclusion l’amendement demandait le renforcement des droits des travailleurs et de leurs organisations?; à l’exception de ce point, sur lequel le PLR a déposé et fait passer un sous-amendement remplaçant le renforcement des droits des travailleurs par le « renforcement de l’action des partenaires sociaux », l’amendement d’EAG a été accepté à une majorité significative !

C’est un succès de papier, qui demandera du travail pour être concrétisé sur le terrain politique et syndical, mais il a le mérite de s’inscrire à contre-courant du cours dominant.

 

TCS