À propos de «absence de débats à Gauche et déferlante xénophobe» paru dans le numéro 238

 

 

Cet article traite de la future extension des accords bilatéraux à la Croatie (nouveau membre de l’UE) contre lequel l’UDC lancera un référendum. 

On y lit «…les autorités politiques ont à chaque fois réussi à s’attirer les bons offices de la gauche syndicale et politique pour faire campagne contre les dangers xénophobes des campagnes de l’UDC.», solidaritéS est-il aussi visé?

Ne fallait-il pas faire campagne? Pourquoi ne pas le dire clairement?

Plus loin on lit «En devant défendre les accords bilatéraux (sur des bases certes louables mais parfois main dans la main avec le patronat) sans pouvoir obtenir de réels droits pour la population, la gauche s’est ainsi petit à petit coupée des milieux populaires». Ainsi donc il est reproché à la gauche (quelle gauche?) de ne pas s’être opposée aux accords de libre circulation des personnes, et ce serait la raison de leur coupure d’avec les milieux populaires. L’article se termine par la proposition de lancer un référendum contre l’extension des accords de libre circulation, donc d’emboîter le pas de l’UDC.

C’est une large illusion de croire que la gauche retrouverait des racines populaires par une politique nationaliste de défense de la fermeture des frontières. D’ailleurs certains groupes d’extrême-gauche ont déjà participé aux référendums contre la libre circulation des personnes et rien n’indique qu’ils y aient trouvé une quelconque base populaire. Tout référendum contre les accords de libre circulation vise à fermer les frontières (ce qui serait le cas d’un référendum victorieux) et prétendre lancer un référendum contre des accords de libre circulation au nom d’une libre circulation immédiate et non étalée dans le temps ne fera rire que les auteurs d’une telle proposition.

Que la mondialisation, la libre circulation des personnes, pose des problèmes complexes au mouvement ouvrier et l’oblige à se repenser, c’est indéniable. Choisir la voie rassurante de la fermeture des frontières pour se protéger des travailleurs venus d’ailleurs est l’échec assuré et promet un avenir de porteur d’eau des partis xénophobes à ceux qui veulent s’y essayer. HVu