Bombes atomiques, de Baltimore à Beznau... Basta!

La côte est des USA a failli être ravagée par l’explosion d’une bombe atomique 260 fois plus forte que celle de Hiroshima. Washington, Baltimore, Philadelphie… jusqu’à New York auraient été touchées par des retombées mortelles. Des millions de vies n’ont tenu qu’à un fil.

 

A l’origine, de ce drame de 1961, révélé par le Guardian ce 20 septembre, aucune agression extérieure, mais un « banal » accident d’avion. Un B52 en « vol de routine » s’est désagrégé en libérant, par accident, deux bombes H. L’un des engins s’est comporté comme prévu en cas d’utilisation militaire : son parachute s’est ouvert, ses mécanismes de mise à feu se sont enclenchés et, des 4 dispositifs de sécurité censés empêcher une explosion accidentelle, trois n’ont pas fonctionné !

C’est un dernier petit interrupteur qui a, seul, empêché une catastrophe aux conséquences incalculables. Les autorités US ont toujours démenti avoir ainsi mis en péril la vie de leurs concitoyen-ne-s, c’était un mensonge d’Etat, comme en atteste le document officiel déterré par le journaliste Eric Schlosser, dont l’enquête en vue d’un livre sur la course aux armes nucléaires recense, en outre, 700 « accidents » ou « incidents » significatifs de 1950 à 1968, impliquant 1250 armes atomiques US.

Avec les arsenaux atomiques des grandes puissances, on vit sur le fil du rasoir. Ces outils de génocide et d’écocide doivent être démantelés. Toutes les puissances, à commencer bien entendu par les USA et la Russie, qui entretiennent ces arsenaux, illégaux au regard des règles les plus élémentaires du droit international, sont coupables de préparatifs de crimes contre l’humanité.

Mais, au-delà des Etats criminels qui se dotent d’arsenaux atomiques militaires, des pays comme la Suisse entretiennent aussi chez eux des bombes atomiques au potentiel dévastateur sous forme de centrales nucléaires. Nous devons les arrêter, maintenant !

Le Japon n’a aujourd’hui plus une centrale en marche, mais la tragédie à Fukushima continue. Nous avons le choix d’une autre sortie du nucléaire que par la catastrophe. C’est un devoir de l’exercer. C’est ce qu’est venu rappeler l’Appel de Genève II (voir ci-contre), qui a été relayé à la mi-septembre par une lettre au Président de la Confédération et aux autorités fédérales signée du professeur Ivo Rens, de Paul Bonny, citoyen de Genève, et de notre camarade Rémy Pagani, conseiller administratif en Ville de Genève.

 

Pierre Vanek

 

A signer sur http://apag2.wordpress.com

 

 

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APPEL DE GENÈVE II AUX AUTORITÉS POLITIQUES

Il faut abandonner le nucléaire, et maintenant!

 

Les catastrophes nucléaires de Tchernobyl et de Fukushima ont eu lieu à 25 ans d’intervalle. Pourtant, on nous avait assuré que de tels accidents étaient quasiment impossibles! Nos responsables politiques l’ont cru, et nous aussi. En réalité, la probabilité d’un tel accident est impossible à calculer. Mais elle fut estimée à une fois en cent mille ans. La triste vérité est que ce fut deux fois en vingt-cinq ans. Aujourd’hui, un peu moins de 400 réacteurs nucléaires sont en état de fonctionner dans le monde.

La prochaine catastrophe se produira n’importe où, n’importe quand. Et l’état actuel de ces centrales viellissantes ne peut qu’augmenter la probabilité d’une nouvelle catastrophe.

L’inventaire radioactif généré par ces installations est terrifiant: il peut exterminer chaque habitant de notre planète, et cela plusieurs dizaines de milliers de fois! Il suffit qu’une infime fraction de cet inventaire s’échappe dans la nature pour provoquer une catastrophe. N’oublions jamais que tout ce qui peut arriver, finit par arriver. Tchernobyl et Fukushima en sont la double preuve.

Le seul et unique moyen d’éliminer ce risque est d’arrêter ces centrales, d’y entreposer les déchets qu’elles ont produit, d’extraire le combustible irradié et le conditionner dans un milieu approprié et dans des containers adéquats, puis de transformer le site en mausolée. Ces mausolées seront autant de témoignages évoquant, pour les générations futures, les conséquences des risques technologiques non maîtrisables.

Au lieu de tenter de nous faire oublier les catastrophes déjà subies, les Etats, les institutions internationales et les pouvoirs économiques devraient décider l’abandon du nucléaire pour aborder la transition vers le tout renouvelable, parfaitement en mesure d’assurer la relève, à condition que l’on cesse d’entraver son développement. 7

 

 

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Vox populi

 

Ce 23 septembre, l’Office fédéral de l’énergie publiait les résultats d’un sondage sur le nucléaire  effectué en 2008, avant Fukushima. Extrait du communiqué: «La plupart des ci­toyen·ne·s suisses se méfient de l’énergie nucléaire: 52% se prononcent partiellement ou totalement contre la production nucléaire d’électricité. 40% seulement y sont favorables. En Suisse, le refus de l’énergie nucléaire est beaucoup plus net que dans l’UE, où seuls 45% des gens sont opposés au nucléaire.?»  PV