Le Grand Conseil accepte une ouverture prolongée des commerces

Refusée deux fois en votation populaire, l’extension des heures d’ouverture des commerces vient finalement d’être avalisée dans une loi sur la vente acceptée par une majorité du Grand Conseil (8 oppositions). 

 

 

L’extension des heures d’ouvertures des commerces impliquera des difficultés supplémentaires pour concilier la vie de famille avec le travail :

— Ouverture en semaine jusqu’à 19 h au lieu de 18 h 30

— Jusqu’à 18 h au lieu de 17 h le samedi

— Suppression du demi-jour de fermeture obligatoire par semaine

— Un dimanche d’ouverture par année.

Autre problème liés à cette loi qui a fait l’objet d’âpres et longues négociations entre syndicats et em­ployeurs·euses : 

— le salaire minimum négocié pour les petits commerces – 3250 fr. treize fois (ce qui correspond à 3500 fr.) – est assez loin des 4000 fr. nécessaires pour sortir de la pauvreté dans le monde du travail.

 

Pourquoi l’assemblée du personnel concerné, organisé par UNIA, a-t-elle signé l’accord qui est à la base de cette loi ? 

C’est l’introduction d’une Convention collective de travail avec force obligatoire pour toute la branche dans le canton – ce qui couvrira environ 7000 personnes – qui aura permis aux grands magasins d’imposer l’extension des horaires qu’ils demandent depuis plus de 20 ans déjà. 

Concernant les salaires, les normes prévues par cette CCT améliorent surtout la situation des employé·e.s  des petites enseignes, mais cette convention sera aussi un instrument pour lutter contre le travail sur appel, véritable plaie dans cette profession. 

Au Grand Conseil, une minorité, emmenée par François Konrad, député de solidaritéS, a exprimé son opposition à cette loi, car «actuellement déjà lorsqu’un magasin ferme ses portes à 18h30, les vendeuses et vendeurs qui y travaillent ne peuvent partir avant 19h. A l’avenir ils partiront à 19h30. De même pour le samedi en repoussant l’heure de la fermeture, en l’état ce que l’on perçoit, c’est surtout la péjoration des conditions de travail qui touchera principalement des femmes et des mères de famille.?»

 

Les grandes lignes de la nouvelle CCT cantonale de la vente

— Le contrat de travail doit prévoir la durée hebdomadaire du temps de travail.

— Durée du travail : 42 h par semaine au maximum.

— Horaires  : Besoins des em­ployé·e·s transmis 1 mois à l’avance. Planning de l’em­ployeur·euse transmis 2 semaines à l’avance.

— Congés : 1 samedi par mois pour tous les pleins-temps (prorata pour les temps partiels).

— Indemnités repas : 25 francs en cas de nocturne ou 15 francs avec collation de l’employeur.

— Vacances : 4 ou 5 semaines* minimum

— Congé maternité : 14 semaines à 100 % du salaire ou 16 semaines à 80 %.

 

Salaires minimums

— Personnel sans formation : 3200 fr. / 3400 fr *

— Personnel qualifié avec CFC ou 3 ans d’expérience dans la branche : 3500 fr. / 3700 fr.*

— Personnel qualifié avec CFC et 5 ans d’expérience dans la branche : 3850 fr.*

— Ces salaires minimums doivent être versés 13 fois.

— Le barème s’applique également aux assistantes en pharmacie. 

 

Marianne Ebel