Oui à la LAT

En mars, on vote sur la révision de la loi sur l’aménagement du territoire (LAT), contre-projet indirect à l’initiative sur le paysage déposée en 2008 dont elle assouplit un peu les dispositions, mais reprend les préoccupations essentielles de lutte contre le mitage du territoire

La loi est soutenue par un large spectre : de l’ASLOCA aux défenseurs de l’environnement, en passant par les organisations paysannes, les syndicats, le PS et les Verts… solidaritéS appelle au OUI. En face s’alignent PLR, UDC et associations patronales.

Cette révision combat l’explosion anarchique des zones à bâtir et le sabrage des terres cultivables, elle vise une meilleure utilisation des zones à bâtir existantes. Ces zones augmentent de 27 km2 par an, l’équivalent de la surface du Lac de Brienz et bien plus vite que la population. Parallèlement, les surfaces agricoles diminuent inexorablement de 40 km2 par an, ce qui correspond au Lac de Bienne.

Or l’extension surdimensionnée des zones à bâtir impose des coûts d’infrastructure de plus en plus élevés aux communes et cantons (routes, conduites, etc.), génère une demande croissante de mobilité avec, à la clé, une saturation des transports routiers et ferroviaires.

Malgré les allégations fantaisistes des opposant·e·s la révision de la LAT ne générera pas d’explosion du prix du terrain ni des loyers. Aujourd’hui déjà, alors que les réserves de terrains constructibles dépassent largement les besoins pour les quinze prochaines années, prix et loyers flambent. Ce n’est pas la rareté des terrains qui en est la cause. L’absence de valorisation de terrains constructibles déjà existants, notamment pour des raisons spéculatives, est un facteur bien plus important d’augmentation du prix des terrains et des loyers.

Avec la LAT révisée, il sera finalement introduit dans l’ensemble des cantons une taxe sur la plus-value qui sera d’au moins 20 %, destinée à financer des mesures d’aménagement du territoire. 

 

Pierre Vanek