Une signature scandaleuse

La signature prochaine, prévue ces prochains jours lors du World Economic Forum (WEF) de Davos, d’un accord entre la Suisse et Israël sur des questions sécuritaires constitue une excellente illustration de la complicité internationale dont bénéficie l’Etat d’Israël dans sa politique d’oppression et de dépossession du peuple palestinien.

Alors que d’un côté la Suisse (de même que la grande majorité des «démocraties occidentales») proclame son attachement à l’application du droit international et soutient les résolutions de l’ONU qui reconnaissent les droits du peuple palestinien, de l’autre cette même Suisse conclut des accords pour continuer sa collaboration avec l’Etat d’Israël dans le domaine de la «politique de sécurité», qui constitue de loin la principale «légitimation» invoquée par Israël pour poursuivre sa politique continuelle d’oppression du peuple palestinien.

C’est au nom de la « sécurité » qu’Israël annexe des territoires, occupe militairement et continue la dépossession des terres palestiniennes en Cisjordanie, poursuit le blocus de la Bande de Gaza, nie le droit au retour des réfugié·e·s, continue de discriminer les Palestinien·ne·s en Israël. Et c’est justement dans le domaine de la «sécurité» que la Suisse, qui affirme son attachement aux droits humains et est dépositaire des Conventions de Genève, collabore et « dialogue » avec Israël. C’est parfaitement inacceptable. Nous publions ici un Appel en cours de signature par de nombreuses organisations à ce sujet qui s’insurgent contre ce scandale.

 

TS

 


NON à la signature d’un accord de politique de sécurité entre la Suisse et Israël !

NON à une prime scandaleuse à la colonisation et aux violations du droit international par Israël !

 

Le 24 janvier 2013, le président de la Confédération et chef du département de la défense Ueli Maurer se retrouvera au Forum économique mondial (WEF) de Davos avec ses deux homologues israéliens, le président Shimon Peres et le ministre de la défense Ehud Barak pour signer avec eux un « mémorandum d’intentions ».

D’après les quelques informations confirmées par le Département de la défense, l’accord porterait sur le développement de la collaboration en matière d’armement, de formation de la troupe, de sécurité de l’espace aérien, d’échanges d’informations et expériences scientifiques, y compris sur des « appareils militaires ». Il y a fort à parier que ce mémorandum porte également sur l’achat par l’armée suisse de nouveaux drones de fabrication israélienne.

 

La signature de cet accord par le Président de la Confédération helvétique est scandaleuse pour plusieurs motifs :

 

— Elle constitue une prime à la colonisation et à la violation continuelle du droit international par Israël. Alors que le gouvernement israélien intensifie la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qu’il continue de confisquer les terres, de démolir des maisons, d’entraver très gravement la liberté de mouvement des Palestinien-ne-s et qu’il continue d’imposer le blocus de la bande de Gaza, la signature d’un accord en matière de politique de sécurité avec la Suisse donne une légitimation aux violations du droit international et des droits humains par Israël.

— Elle contredit gravement l’engagement de la Suisse pour une paix juste et durable au Proche-Orient, fondée sur le droit international. Alors que la Suisse prétend s’engager pour le respect des droits humains et l’application du droit international, entre autres des Conventions de Genève dont elle est l’Etat dépositaire, l’intensification de sa collaboration militaire avec l’État israélien, responsable de violations graves et systématiques des Conventions de Genève, décrédibilisent et portent un préjudice irrémédiable aux engagements de politique de paix de la Suisse.

— Le contenu exact de l’accord de la Suisse avec l’une des parties au conflit au Proche-Orient n’est pas connu du public. Quelle est la portée réelle de l’accord ? Fixe-t-il préalablement et en dehors du processus parlementaire les conditions d’achat des drônes de fabrication israélienne pour l’armée suisse ? Quelles connaissances en matière sécuritaire la Suisse cherche-t-elle à acquérir ? Le manque de transparence sur des questions aussi importantes de la politique suisse est inacceptable et anti-démocratique. 

 

 

Les organisations suivantes dénoncent la signature de cet accord

Arab Group for Development and national Empowerment-Genève, Association de la communauté palestinienne en Suisse, Association des parrainages d’enfants de Palestine, Association Suisse-Palestine ASP, BADIL –Genève, BDS-Suisse, cfd – l’ONG féministe pour la paix, CETIM Centre Europe-Tiers Monde, Cercle culturel palestinien, Collectif Urgence Palestine CUP-Genève, CUP-Neuchâtel, CUP-Nyon-La Côte, CUP-Vaud, Communauté genevoise d’action syndicale CGAS, Droit au retour DAR, Droit pour Tous, Femmes en Noir, Groupe pour une Suisse sans armée GSsA, Jeunesse socialiste suisse, Jewish Voice for a just Peace between Israel and Palestine JVJP, Les Jeunes Vert·e·s Suisse, Ligue suisse des Droits de l’Homme Genève, Parti écologiste suisse – Les Verts, Syndicat interprofessionnel des travailleurs et travailleuses Sit, Syndicat des services publics SSP Genève, solidaritéS, Unia-Genève, Veille bernoise pour une paix juste en Palestine/Israël. (état au 16.1.13)