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TPG : Oui à une baisse des tarifs

Le 3 mars prochain, la population genevoise se prononcera sur l’initiative de l’AVIVO « TPG : Stop aux hausses de tarifs ! » (IN 146) Malgré les imperfections du texte, solidaritéS appelle à voter OUI à ce (petit) pas vers des transports publics abordables.

Lorsqu’en 2010, le Conseil d’Etat annonçait une augmentation des tarifs TPG (faisant passer le billet 1 h plein tarif de 3 francs à 3 francs 50), l’association de défense des retraité·e·s, l’AVIVO, a réagi sans attendre en lançant une initiative pour s’opposer à cette hausse antisociale. A l’heure où la politique de mobilité devrait viser à diminuer la part modale de la voiture, pénaliser ceux qui font le choix salutaire de délaisser leur véhicule privé au profit des transports publics est en effet aussi absurde qu’inacceptable !

 

Contrôle démocratique

Actuellement, les tarifs des Transports publics genevois (TPG) sont sous le contrôle du Conseil d’Etat, à travers le contrat de prestation de la régie publique. L’initiative de l’AVIVO vise d’abord à ancrer les tarifs dans la loi et à rendre ainsi toute augmentation contestable par référendum. Ce renforcement du contrôle démocratique d’un service public essentiel suffirait, à lui seul, pour approuver ce texte.

 

Baisse des tarifs

L’initiative, en revenant sur la hausse de 2011, demande – de fait – unebaisse et un gel des tarifs : le billet plein tarif pour 1 heure passerait de 3 francs 50 à 3 francs, l’abonnement annuel pour adultes passerait, lui, de 700 francs à 500. Malheureusement, le texte, ficelé à la hâte, réduit l’amplitude de la catégorie « junior » de 6-25 ans à 6-18 ans, ce qui provoquera pour les 18-24 ans une… hausse de l’abonnement annuel (de 450 francs actuellement à 500 avec l’initiative) ! Ce défaut de l’initiative, bien que regrettable, n’est pas rédhibitoire pour autant, puisqu’il peut être très aisément corrigé par le Grand Conseil. Celui qui sera réélu en octobre 2013, par exemple !

 

L’apocalypse en cas de OUI?

Vu la large coalition d’opposant·e·s à ce texte (de la droite dure aux Verts jusqu’à une partie au moins du PS), la campagne promet d’être très dure, si l’on en croit les arguments entendus durant le débat au Grand Conseil.

Ainsi on nous promet déjà des scénarios apocalyptiques à cause de l’incompatibilité entre la grille tarifaire de l’initiative et des CFF, et l’absence de mention d’Unireso, la convention tarifaire régionale.. S’il est vrai que l’initiative aurait dû mieux prendre en compte ces paramètres, il est absurde de penser que cela n’est pas corrigible après coup et surtout qu’une sortie d’Unireso serait mécaniquement provoquée par l’acceptation de l’initiative. Brandir cet épouvantail est parfaitement excessif.

 

Baisse des prestations?

D’autres arguments de mauvaise foi devraient fleurir. Ainsi, puisque l’initiative demande que la baisse de tarifs soit appliquée deux mois après la votation, cela laisserait trop peu de temps pour trouver de nouvelles recettes afin de compenser les pertes supposément engendrées par la baisse des tarifs. Les TPG seraient donc contraints de réduire leurs prestations en conséquence; l’initiative signerait l’arrêt de mort de certaines lignes de bus et les fréquences diminueraient !

Mais les opposant·e·s n’imaginent pas un seul instant que cette baisse de tarifs pourrait au contraire doper la fréquentation des TPG et au final augmenter les recettes. C’est pourtant un scénario parfaitement plausible. En effet, depuis la hausse de tarifs en 2011, les recettes des TPG ont reculé, alors même qu’elles augmentaient régulièrement depuis de nombreuses années ! Est-il si absurde d’imaginer qu’une baisse des tarifs augmenterait l’attractivité des TPG ?

 

Une certaine vision du service public

Enfin, il faudra tâcher de s’élever au-delà des querelles techniques dans lesquelles les opposant·e·s ne manqueront pas d’essayer d’enfermer le débat. Comme lors de la campagne sur la gratuité des TPG, c’est bien sur une certaine vision du service public que nous devrons nous prononcer.

Les TPG sont-ils là pour garantir une prestation essentielle de mobilité écologique à prix abordable, à l’ensemble de la population ? Ou doivent-ils agir comme une entreprise privée qui cherche par tous les moyens à améliorer sa rentabilité, quitte à accompagner l’augmentation des tarifs d’une multiplication des contrôles « exhaustifs » avec force contrôleurs et agents de sécurité (tels que pratiqués depuis une année) qui criminalisent les usagers et usagères ?

 

Pour nous, la réponse est sans équivoque, et ce sera un OUI au service public le 3 mars!

 

Thibault Schneeberger