80e anniversaire du massacre du 9 novembre 1932

80e anniversaire du massacre du 9 novembre 1932 : Plus jamais ça!

La commémoration du 9 novembre 1932 à Genève aura lieu vendredi avec une mobilisation importante, due au 80e anniversaire et aux projets inquiétants du Département de la défense de créer quatre nouveaux bataillons de police militaire destinés au maintien de l’ordre.

 

     Les déclarations du président de la Société des officiers, Denis Froidevaux, dans l’Illustré, renforcent les craintes: «On reproche à l’armée de travailler sur des scénarios de troubles intérieurs. Mais qui sait comment va se développer la crise en Europe? Regardez les émeutes de Londres en 2011, qui ont viré en une quasi guerre civile.»

     Pour souligner le rejet de tels scénarios d’utilisation de l’armée pour assurer l’«ordre intérieur», au besoin par la guerre civile, la commémoration sera précédée par une manif, partant de la zone piétonne du Mt-Blanc vers 18h00 pour aller à la pierre commémorative à Plainpalais. Pour marquer l’inquiétude suscitée au plan national par les projets d’engagements de l’armée pour le maintien de l’ordre, Rita Schiavi, du comité directeur de l’Union syndicale suisse (USS)prendra la parole à la pierre…

 

Trois cent millions de plus et un référendum de moins?

A signaler encore, sur le thème: armée contre démocratie, la décision du 6 novembre de la Commission de politique de sécurité du National exigeant que le Conseil fédéral remonte le budget militaire à 5 milliards, soit de plus 300 millions. En octobre, la commission des Etats avait été dans le même sens, estimant que les réductions dans le budget militaire «menaceraient la capacité de l’armée à remplir ses tâches constitutionnelles».

     En outre, cette injection scandaleuse de centaines de millions de plus pour l’armée correspond à une volonté de soustraire l’achat des nouveaux avions de combat Gripen au référendum populaire facultatif, en évitant d’avoir à créer un « fonds spécial » qui y serait soumis, contrairement aux crédits militaires « normaux ». Mais, que ce soit par référendum ou au besoin au moyen d’une initiative fédérale ad hoc, une large coalition, emmenée par le GSsA s’engage pour donner le dernier mot en la matière aux électeurs·trices.

TCS