Écoles de musique

Écoles de musique : Ça va swinguer sur un air de CCT

La manifestation qui se déroulera le 3 novembre à Lausanne risque de faire du bruit, puisque les enseignant·e·s des écoles de musique du canton feront valoir en fanfare leur revendication d’une convention collective de travail (CCT). Un document que les deux associations patronales du secteur refusent de signer après sept ans de négociation !

 

En terme de solfège, on appellerait ça peut-être un da capo, en terme de politique syndicale, c’est plus sûrement un sale coup. Alors qu’une commission paritaire de négociation d’une CCT avait donné son accord unanime à un texte de convention après sept ans de travail, les deux associations d’employeurs ont dit niet. L’Association vaudoise des conservatoires et écoles de musique (AVCEM) et l’Association des écoles de musique – Société cantonale des musiques vaudoise (AEM-SCMV) ne sont généreuses que dans la longueur de leur dénomination. Pour le reste, elles ont en effet déclaré qu’elles ne pourraient assurer le financement des articles de la CCT. Une affirmation qui étonne le syndicat des enseignant·e·s, l’AVEM-SSP, qui relève que le financement en question sera fait par le biais des communes et du canton, à travers la Fondation pour l’enseignement de la musique.

 

De la CCT à une vague directive-cadre

De fait, la situation s’est clarifiée lors de la dernière réunion de la commission de la CCT, lorsque les deux associations patronales ont expliqué qu’une convention collective était un texte trop rigide et qu’il convenait de le remplacer par une directive-cadre, non contraignante, et de plus dépouillée de tout ce que la convention pouvait amener de progressiste et de satisfaisant en matière de conditions de travail des enseignant·e·s. Sans la CCT, on pourrait par exemple voir un·e enseignant·e de musique être rétribué·e différemment à Yverdon qu’à Lausanne. Et le retour des bailliages bernois, c’est pour
bientôt ?

L’association des enseignant·e·s de musique (AVEM-SSP) a donc décidé de rompre les négociations en signe de protestation et appelle à manifester le 3 novembre, dès 15 heures à la place de la Palud à Lausanne. Ils et elles refusent d’être méprisé·e·s ainsi, alors que les exigences professionnelles se sont accrues et que les cantons qui nous entourent ont soit une CCT (Genève), soit considèrent les enseignant·e·s de musique comme des employé·e·s de l’Etat (Fribourg et Neuchâtel).

Pour l’approbation de la CCT et de bonnes conditions de travail, venez donc filer une danse aux employeurs ce 3 novembre !

 

Daniel Süri